OutRun de retour sur Game Boy Color, la nostalgie à plein régime !
Par un soir d’été pixelisé, le vent chaud du souvenir soulève les poussières d’un bitume imaginaire. OutRun, l’icône des bornes d’arcade des années 80, revient dans une version inattendue, presque irréelle : la Game Boy Color accueille enfin le rugissement discret d’une Ferrari décapotable ô combien emblématique. Ce n’était pas censé arriver. À l’aube de 2025, les joueurs les plus aguerris ont pris l’habitude des remakes en 4K, des open worlds plus vastes que leurs souvenirs d’enfance… Et pourtant, dans un coin d’internet où se croisent passionnés, bidouilleurs et rêveurs, un miracle technique s’est produit : OutRun, le classique de SEGA, porté avec amour sur Game Boy Color.
Non pas un simple demake, mais une relecture sincère, respectueuse, presque poétique, de ce que pouvait représenter la course à l’époque où les jeux tenaient sur une cartouche de 2 Mo. OutRun, c’est d’abord une promesse : celle d’une évasion à grande vitesse, cap vers l’horizon infini, avec une bande-son qui sent la plage et les synthés analogiques.
Dans cette démo Game Boy Color (qui permet de jouer à deux niveaux), les limitations deviennent langage. Les paysages se redessinent en aplats de couleurs franches, la Ferrari rouge devient un mirage de pixels, et les palmiers qui bordent la route semblent nous saluer d’une frondaison clignotante.

Lancé pour la première fois en 1986, OutRun est une légende du jeu vidéo, avec une adaptation en arcade bien sûr, mais aussi sur Master System, sur Mega Drive, sans oublier des systèmes plus récents. Pour cette version Game Boy Color (à télécharger ici), c’est le développeur Shane McCafferty qui s’est retroussé les manches, le même qui a déjà développé un jeu de moto, toujours sur Game Boy Color, cette fois inspiré… de Hang On.
Mais le vrai miracle n’est pas technique, il est émotionnel
Il y a quelque chose de profondément touchant à voir ce jeu, né pour les salles sombres et bruyantes des arcades, ressuscité sur une console portable qui tient dans la paume. La GBC, avec son petit écran et ses boutons fatigués, devient ici une machine à remonter le temps. Chaque virage pris sur la route sinueuse vers la Côte d’Azur virtuelle ramène des souvenirs de salles d’arcade, de cartouches soufflées pour mieux fonctionner, de vacances d’été où l’on jouait jusqu’à la tombée du jour.
Le portage est modeste, bien sûr, mais là n’est pas l’essentiel. Le cœur d’OutRun bat encore, malgré les contraintes. La musique, réinterprétée en chiptune, fait naître la même émotion : Splash Wave résonne dans les circuits imprimés comme un écho lointain de nos quinze ans. Le fameux « rétrogaming » comme on dit.

On pourrait parler ici d’un exploit technique, d’une prouesse de programmation. Mais ce serait passer à côté de l’essentiel : ce portage d’OutRun sur GBC est un acte d’amour, une lettre ouverte à l’enfance de toute une génération. Il rappelle qu’un jeu vidéo, parfois, ce n’est pas juste une mécanique de gameplay, mais un souvenir qu’on tient entre les mains. A noter qu’une interview du créateur de cet étonnant portage d’OutRun est à retrouver chez le copain Blog2Geeks.
Ce genre d’initiative n’est pas destiné à tous. Il parlera aux vieux de la vieille, aux collectionneurs, aux « anciens », aux rêveurs… À ceux qui entendent encore les sons mécaniques d’un monnayeur ou qui sentent l’odeur chaude du plastique d’une cartouche. À ceux pour qui l’horizon n’est pas qu’un décor, mais une destination. Rappelons au passage qu’un kit LEGO dédié à ce même OutRun pourrait prochainement voir le jour (et qu’il est juste sublime).
Alors on rejoue. Encore. Lentement. Sans chercher le chrono, juste pour le plaisir de conduire. Parce que parfois, la vraie victoire, c’est de ne jamais vraiment y arriver, non ?