Essai Renault R5 E-Tech électrique : c’est le retour d’une icône

Renault n’a pas simplement voulu ressusciter un nom mythique. Ils ont voulu recréer une véritable R5, mais adaptée à notre époque. Propre, connectée, joyeuse, et pleine de personnalité. Et franchement, après quelques kilomètres au volant, on comprend vite pourquoi cette voiture suscite autant d’émotion. Rappelons qu’il existe également une version boostée de 540ch de cette même R5, forme d’héritage légendaire des Renault 5 Turbo et Turbo 2 des années 80.

Essai R5
© Monsieur P / THM Magazine

Design et premières impressions

Premier contact, première claque visuelle. La Renault 5 a un look absolument irrésistible. Elle réussit le pari délicat de mêler nostalgie et modernité. On retrouve les codes de la R5 d’époque, les feux carrés, les lignes pleines, la silhouette compacte, mais avec une touche actuelle, musclée et lumineuse.

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Sur notre essai, la finition Iconic jaune attire tous les regards. C’est vif, c’est assumé, c’est presque joyeux. Et ce qui frappe, c’est vraiment l’émotion que ressent les gens pour cette voiture. Ils sourient, certains s’arrêtent, d’autres demandent des informations au feu rouge ou même quand j’étais stationné.

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On sent que cette R5 parle au cœur autant qu’à la tête. C’est une petite voiture qui dégage quelque chose de rare : une vraie présence émotionnelle. Renault a réussi à faire d’un objet électrique un objet attachant, presque vivant.

Un design plein de caractère

Côté design, on réalise à quel point Renault a soigné sa copie. Les phares carrés à LED reprennent subtilement le regard de la R5 Turbo. Le bandeau noir entre les optiques, avec le logo Renault en plein centre, fait écho à la calandre d’époque. Les ailes galbées, les jantes de 18″ (“Techno”) et les bas de caisse noirs renforcent la posture musclée de la voiture.

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Et ce trait rouge fluo qui encadre les vitres, c’est la petite touche fun, à la limite du tuning chic mais parfaitement dosée. Il est aussi possible de l’avoir en jaune.

Résultat : la R5 a l’air compacte mais solide, posée sur la route, bien campée sur ses roues. Elle a du style sans chercher à plaire à tout le monde, et ça, c’est rare dans le segment des citadines électriques, souvent trop sages.

Vie à bord et aspects pratiques

En termes d’espace, la R5 reste compacte, avec 3,92 m de long. L’arrière est un peu juste pour les grands gabarits, mais c’est le prix à payer pour un gabarit citadin. En clair, au dessus d’1m80, il sera probablement impossible de vous installer derrière. Cela redéfinit un peu la voiture comme une seconde voiture utilitaire ou carrément la 3eme voiture “plaisir”. En tout cas, clairement une voiture de célibataire ou retraité.

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En revanche, sur la question finition, on ne comprend pas le choix de Renault d’avoir autant bâclé l’intérieur des portes arrière. Tout est en plastique sans aucun revêtement. Désagréable à l’œil et surtout au toucher mais cela confirme que l’espace arrière est anecdotique sur R5.

Le coffre, lui, affiche 277 litres, et peut atteindre 959 litres sièges rabattus. C’est correct, sans être révolutionnaire, mais suffisant pour un usage quotidien. Ce qu’on retient surtout, c’est la praticité d’ensemble : bonne visibilité, commandes claires, sièges confortables et conduite naturelle. C’est une voiture qu’on prend plaisir à utiliser tous les jours et pas seulement à regarder.

Un intérieur chaleureux et intelligent

À bord, la bonne impression se confirme. Renault a clairement revu ses standards en matière de finition même s’il reste quelques questionnements.

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La planche de bord matelassée donne une sensation de qualité, les sièges offrent un maintien sérieux, et le mobilier est bien pensé, sans fioritures inutiles. En fait, on se retrouve dans une R5 d’époque avec tout l’ensemble revu et corrigé façon 2025. C’est une prouesse d’avoir su capter l’essence même de R5 avec notre époque.

Mais là où la R5 marque des points, c’est sur l’ambiance. On n’est pas dans un intérieur froid et digital comme certaines électriques récentes. Il y a une vraie chaleur, une envie de rester à bord. La proposition est enveloppante, accueillante et plutôt bien faite. J’oserais même dire qu’on a parfois l’impression d’être dans une bonne vieille thermique D’ailleurs, l’écran central de 10″ est légèrement tourné vers le conducteur, un détail, mais qui change tout au quotidien.

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L’instrumentation numérique, bien lisible, s’adapte à vos préférences, et l’ensemble est fluide à l’usage. Aucun problème de réactivité à signaler. Et ça c’est parce que côté techno, Renault intègre OpenR Link avec Google, et c’est un vrai plus. On retrouve Google Maps, Spotify, et surtout un assistant vocal efficace. Bien sûr, il est aussi possible d’utiliser Apple Car Play si vous préférez, et les deux systèmes peuvent même cohabiter.

Et nouveauté : l’arrivée de Renault Pilot, le premier assistant embarqué utilisant ChatGPT. Alors oui, on peut discuter avec sa voiture. On peut lui demander de régler la clim, de chercher un restaurant, ou même de répondre à des questions plus décalées. Parfois ça fonctionne, parfois un peu moins, bref c’est une IA quoi.

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C’est un gadget ? Peut-être. Mais c’est aussi révélateur d’un état d’esprit : Renault veut rendre la voiture plus humaine, plus conviviale. Et sur ce point, c’est réussi.

Comportement routier

Et puis il y a la route. Parce qu’une belle carrosserie ne suffit pas. Et là, la R5 surprend agréablement. Dès les premiers virages, on sent un châssis sain, précis, bien équilibré.L’entrée en courbe est incisive, la direction bien calibrée, et le train avant accroche fort. Bien sûr, il est possible de régler la réponse de la direction ainsi que le comportement moteur pour plus de réactivité ou pour une conduite plus souple.

La voiture reste stable et rassurante, même quand on hausse un peu le rythme. C’est simple : elle procure un plaisir de conduite qu’on ne retrouve pas souvent sur une citadine électrique. Elle doit cela à un choix technique rare à ce niveau de gamme : une suspension arrière multibras qui lui offre une assise parfaite en virage, et un confort très correct sur route dégradée.

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Le moteur de 150 ch (sur notre finition) répond sans délai, avec un couple de 245 Nm disponible immédiatement. Et comme le poids reste contenu à 1,4 tonne, la R5 conserve ce petit côté “kart” qu’on attendait d’elle.

Alors oui, la régénération d’énergie n’est pas encore réglable, et on aurait aimé des palettes au volant. Mais Renault travaille déjà sur un mode One Pedal prévu pour 2025. Et franchement, en l’état, la récupération est bien dosée, fluide, et naturelle à utiliser.

Autonomie et recharge

Côté consommation, la R5 fait preuve d’efficacité. Sur un parcours varié de 140 km, entre ville et voie rapide, on a relevé une moyenne de 17 kWh/100 km. En ville, on descend même à 13kWh/100 km, ce qui confirme que les 410 km WLTP annoncés sont réalistes, voire atteignables sans effort.

La recharge est aussi bien pensée : jusqu’à 100 kW en courant continu (15 à 80 % en 30 minutes) et 11 kW en alternatif, pour une charge complète en 4h30 sur borne publique.

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Petit détail qu’on adore : le logo “5” lumineux sur le capot qui s’anime pendant la charge et qui donne le niveau de charge de la batterie quand on s’approche de la voiture. Inutile donc parfaitement indispensable.

On relève aussi la fonction bidirectionnelle qui permet d’alimenter un appareil jusqu’à 3,7 kW voire de revendre de l’énergie au réseau avec une borne adaptée. C’est typiquement le genre de fonctionnalités qui donne du sens à une voiture électrique du quotidien : utile, intelligente, et tournée vers l’avenir.

Les prix et les versions

Côté tarifs, Renault reste cohérent. La R5 Techno démarre à 33 490 € (ou 29 490 € bonus déduit) et la Iconic monte à 35 490 € (soit 31 490 € avec bonus).

Toutes deux incluent la pompe à chaleur de série, un vrai plus pour préserver l’autonomie en hiver. Renault prévoit une version plus accessible avec un moteur de 120 chevaux et une batterie de 40 kWh, offrant 312 km d’autonomie pour 23 990 € bonus déduit.

Renault 5 E-Tech electric avant
© Renault

Côté tarifs, la Renault R5 se positionne de manière cohérente. La version Techno est disponible à 33 490 € (ou 29 490 € après déduction du bonus), tandis que la version Iconic s’élève à 35 490 € (soit 31 490 € avec le bonus).

Sans parler de la Renault 5 Five, une version économique de 95 ch dotée de la batterie de 40 kWh pour une autonomie de 312 km et affichée à moins de 25 000 €. Autrement dit, Renault couvre tout le spectre des besoins urbains, avec une voiture au design fort, une base technique sérieuse et des prix encore raisonnables.

Notre avis concernant la R5 E-Tech : pari réussi !

La nouvelle Renault 5 E-Tech est bien plus qu’un simple hommage. Elle possède une âme, invite à la conduite et réussit là où d’autres échouent : allier plaisir, efficacité et émotion. Bien sûr, quelques détails pourraient être améliorés. Une récupération réglable et un peu plus d’espace arrière seraient appréciés. Cependant, pour une première version, c’est presque un sans-faute. Renault a compris que le public ne recherche pas seulement une voiture électrique pratique, mais aussi un véhicule qui raconte une histoire et qui leur ressemble. La R5 y parvient avec brio.