#Rétrogaming : Tu te souviens… Megaman 2 sur Nintendo NES ?

Megaman 2 : le « life changer »

Début des années 1990. J’arrive sur mes huit ans et mon expérience gaming se résume alors à un Amstrad CPC (avec Bruce Lee et Commando notamment), ainsi qu’à une NES sur laquelle je profite grassement de Super Mario Bros et de Duck Hunt sur une petite TV cathodique installée dans ma chambre. Toutefois, au terme d’un après-midi ensoleillé et sans raison apparente (anniversaire ou fête quelconque), mes parents me tendent un nouveau jeu pour ma Nintendo NES. Sans le savoir, mes parents viennent de modifier le cours de ma vie, puisque c’est un certain Megaman 2 que je tiens alors entre mes mains (potelées), celui qui va initier ma passion pour le jeu vidéo, et pour la saga de Capcom en particulier.

Megaman 2 test

Lancé à la toute fin de l’année 1990 en Europe, Megaman 2 fait évidemment suite à un premier opus passé alors totalement inaperçu (à mes yeux en tout cas). Excité comme un teckel trop bas derrière une levrette affolante (merci Pierre), je pourfends le blister rigide à coups de dents, j’ouvre (sans doute sauvagement) le boitier en carton, et j’insère la précieuse cartouche dans ma NES, sans avoir omis au préalable d’éjecter avec dédain celle contenant Super Mario Bros et Duck Hunt. Un timide logo Capcom (« mais qui est cet éditeur ?« ), une ville en contrebas, un immeuble gigantesque, un scrolling vertical au rythme d’une musique plutôt entraînante… tout en haut de l’immeuble, il est là, cheveux au vent (!!!), avec un écran titre qui demande alors d’opter entre entre les modes de jeu Normal ou Difficult.

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Le Megaman le plus abouti, le plus emblématique

Avec 1,5 million d’exemplaires vendus, Megaman 2 reste pour de nombreux fans l’un des opus les plus populaires, mais aussi l’un des plus aboutis de la saga. Pourtant, ce dernier se contente finalement de peaufiner le concept initié par le premier opus, avec 2 boss supplémentaires, mais aussi un level design plus travaillé, sans oublier une bande-son inoubliable, sans conteste l’une des plus marquantes de la génération NES. Toutefois, malgré son succès, il faut savoir que Megaman 2 n’a failli jamais voir le jour, puisque Capcom n’était pas forcément très enclin à proposer une suite au jeu de 1987. Les équipes de développement, persuadées du potentiel du robot bleu, ont toutefois commencé à travailler sur le projet en dehors de leurs heures de travail, avec en chef de file un certain Akira Kitamura, sans oublier Keiji Inafune. Soulignons au passage qu’une (bonne) partie de l’équipe à l’origine de Megaman a également travaillé sur… Duck Tales !

Megaman 2 test

Un Megaman 2 nettement plus abouti que le premier épisode donc, avec également des armes mieux pensées et quelques boss inoubliables encore aujourd’hui. Difficile en effet d’oublier le niveau de Woodman, sa musique extraordinaire, cet espèce de chien géant cracheur de feu ou encore ses autruches robotiques en fin de niveau. Comment oublier également le stage de Metalman, qui donne accès à l’une des armes les plus incroyables (et puissantes) du jeu, tout comme le stage de Quickman, avec un design tout en verticalité et son épreuve de vitesse redoutable qui pouvait être simplifiée en usant de la technique de Flashman… Cela sans parler du superbe niveau aquatique de Bubbleman ou même du niveau aérien de Airman, avec ses sauts millimétrés et ses p***** d’oiseaux lanceurs d’oeufs ! Soulignons que Megaman 2 n’inclut pas la glissade ou encore le MegaBuster, tous deux apparus dans les épisodes suivants.

Megaman 2 boss list
Certains préconisent de démarrer par Metalman (comme moi), d’autres par Airman… A chacun son Megaman 2 finalement !

Bref, un Megaman 2 qui laisse au final toute une ribambelle de souvenirs dans la tête, forcément différents en fonction de chaque joueur. Je m’en souviens encore parfaitement : 1990 oblige, pas de carte mémoire, mais seulement un système de mot de passe à noter sur un bout de papier (ou sur la notice du jeu…). Une fois les huit boss vaincus, place au premier Wily Stage, avec en fin de parcours le célèbre dragon robotique. Toutefois, il est midi passé, et l’enfant que je suis est appelé à table… Impossible pour mois d’éteindre la console, alors qu’un combat titanesque m’attend. Le petit malin que je suis décide alors d’éteindre uniquement la TV, et de la jouer furtif, avec la ferme intention de rallumer cette dernière dans quelques heures, et pourfendre ce maudit dragon à l’aide de mes Quick Boomerang. Toutefois, mon père remarque la petite lumière rouge sur la façade de la NES, et il prend le soin d’éteindre cette dernière, pensant me rendre un fier service. Evidemment, de mon côté, pleurs et cris se font entendre… bref, je suis privé de console (et donc de Megaman !) pendant quelques jours. C’est ça aussi, la magie de ces jeux dits « retros ».

En ce qui concerne la difficulté de Megaman 2, souvent pointée du doigt, il me faut admettre que cette dernière n’a finalement jamais été un réel souci. Certes, le jeu nécessite de la patience, de la maîtrise et un peu d’expérience, mais à titre purement personnel, le premier opus de la saga m’a toujours paru (encore aujourd’hui) plus difficile, avec des pièges autrement plus vicieux. Quel plaisir toutefois de parvenir à l’époque à la fin du jeu, avec un Dr Wily à achever à l’aide de l’arme la plus inutile (à mes yeux toujours) : les Bubble Lead. Côté durée de vie, comme tout jeu d’époque, Megaman 2 n’est pas un modèle de longévité, et il est tout à fait possible de terminer l’aventure en moins d’une heure. Toutefois, là encore « comme tout jeu d’époque », il était fréquent de recommencer encore et encore l’aventure, pour se faire plaisir tout en peaufinant son skill, ou simplement pour tenter une nouvelle approche, Megaman proposant en effet de choisir ses boss dans l’ordre de son choix, de quoi se façonner divers challenges. La légende raconte que les plus foufous tentèrent de terminer le jeu presque uniquement à l’aide de l’arme de base. Oui oui…

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En haut, la version japonaise de Megaman 2 sur Famicom, en bas à gauche, la version US, au centre, la version Pal et à droite, la version Europa, commercialisée en Allemagne.

Un jeu, quatre jaquettes !

Pour revenir sur les différentes versions de Megaman 2, il faut savoir que le jeu a tout d’abord été proposé au Japon (fin 1988), sous son appellation d’origine Rockman 2. Côté gameplay, ce dernier ne propose pas le moindre choix de difficulté en début de partie, le jeu étant réglé par défaut sur le mode… Difficile. Aux US, le jeu est proposé au début de l’été 1989, et sera affublé d’une jaquette très « spéciale », tout comme le premier opus en son temps. En Europe, le jeu arrive en boutiques à la toute fin de l’année 1990, avec une nouvelle jaquette, moins kitsch que la version US certes, mais bien loin de la classe folle de la cover japonaise (comme c’est souvent le cas). Enfin, précisons que le jeu à bénéficié en Allemagne d’une cover spécifique (Europa Version), avec un style assez particulier, délaissant le bleu caractéristique de Megaman pour une dominante rouge.

MegamanCollection

Si jamais vous souhaitez (re)découvrir Megaman 2, vous pouvez évidemment mettre la main sur l’opus original sur NES (ce dernier est le plus abordable à l’heure actuelle), mais vous pouvez aussi opter pour le premier Megaman Legacy Collection, disponible sur PS4, Xbox One mais aussi Nintendo 3DS. Cela sera l’occasion de retrouver ce second opus si emblématique, mais également les 5 autres épisodes de l’ère NES, notamment un Megaman 3 un peu plus sombre mais néanmoins très réussi, ou encore l’excellent Megaman 4, qui apportait à l’époque de nombreuses nouveautés sur le plan technique comme du gameplay.

Notre Avis

Bref, si vous êtes un tant soit peu amateur ou attiré par la série Megaman, ce second opus sur NES est un passage obligatoire. S’il ne constitue pas forcément le meilleur opus de la saga (ni même le plus complet), il reste incontestablement le plus emblématique et le plus marquant de son époque. A son level design réussi, ses boss légendaires et son gameplay ultra-précis s’ajoute une bande-son épique qui résonne encore fréquemment dans les enceintes de certaines TV Sony Trinitron. Clairement LE jeu avec lequel tout a démarré en ce qui me concerne.