Test WRC Generations PS5 : la (grosse ?) déception

Le voilà enfin le dernier né de KT Racing, toujours publié par Nacon et disponible depuis le 3 novembre 2022 sur PlayStation 4, 5, PC et Xbox Series X|S. Il s’appelle WRC Generations et non pas WRC 11. Pourquoi ? Car Codemasters récupère les droits officiels WRC en 2023. Après 7 ans sous la houlette de KT Racing et pour sa dernière, WRC Generations avait de l’ambition, avec du contenu et une physique toujours plus poussée. Est-il un baroud d’honneur ou de déshonneur ? Notre test !

Test WRC Generations PS5 Xbox
© KT Racing

WRC Generations, le test !

Contrairement à ce qu’il laisse penser, WRC Generations n’est pas une version ultime mais plutôt un best of de toutes les précédentes versions sorties à ce jour et sous la casquette la studio français.

Alors oui, toutes les spéciales de la saison 2022 sont là. Monte-Carlo, Croatie, Portugal, Italie, Sardaigne Kenya, Estonie, Finlande, Belgique, Grèce, Nouvelle-Zélande, Espagne, Japon, Argentine, Chili, Allemagne, Mexique, Italie, France, Corse, Turquie et enfin le pays de Galles. C’est donc un total de 165 spéciales que propose WRC Generations. A noter cette année que la Suède a été retravaillée avec 6 nouvelles spéciales.

Les 49 équipes de la saison 2022 sont jouables avec la possibilité de rouler en Junior WRC, WRC2 et enfin WRC. Ajoutez à cela 37 voitures de légende. En clair, WRC Generations propose du contenu jamais vu dans un jeu de Rally mais est-ce que cela en fait-il un bon jeu pour autant ?

Ère Electrique

La grande nouveauté cette année et l’apparition des moteurs hybrides dans le rallye. En jeu, il est possible de choisir entre trois niveaux de puissance et de développement énergétique. Le niveau 3 offres le plus haut degré de performance à l’accélération en usant la batterie et le niveau 1 dure beaucoup plus longtemps avec un peu moins de puissance.

Il devait être compliqué de développer un tel jeu puisque en moins d’un an, KT a dû se demander, ou pas d’ailleurs, s’il devait faire un nouveau jeu ou simplement une mise à jour. Quand on joue à WRC Generations, on comprend vite le choix des développeurs… Disons les choses, WRC Generations est une mise à jour de WRC 10 rien de plus rien de moins, enfin si, avec beaucoup plus de contenu.

Graphiquement égal à lui-même

Ce n’est pas une surprise et ça dure depuis longtemps, mais graphiquement WRC Generations accuse un retard depuis plusieurs années. En tout cas, sur consoles. WRC 10 nous avait laissé une jolie impression sur PC et un peu moins sur console avec un downgrade graphique assez conséquent. C’est la même chose ici et c’est pour le moins décevant, il faut le dire.

Nous sommes légèrement embarrassés avec le côté graphique de ce WRC Generations. Force est de constater que le moteur utilisé est devenu trop vieillissant pour proposer quelque chose de cohérent. Même si il y a quelques ajouts ici est là, pas forcément bien senti d’ailleurs, on a l’impression de jouer au même jeu depuis trois ans. Au début ça fonctionnait. Maintenant, ce serait mentir de dire que c’est un beau jeu. Du clipping, de l’aliasing, des textures un peu hasardeuses aux couleurs délavées, des PNJ basiques façon PS2… C’est vraiment pas terrible pour un jeu sur PS5. Quand on pense qu’un Dirt 2.0 sortie en 2019 est plus beau, ça fait tache.

Tout ceci est à nuancer quand même car la modélisations des voitures, que ce soit en Junior WRC, WRC2 ou dans la catégorie reine est toujours top. Les différentes parties internes sont cohérentes et le travail sur cette partie est très bon. Encore heureux.

Quand on regarde les menus, on se demande aussi pourquoi sont-ils toujours les mêmes tant ils paraissent appartenir à une autre époque. Comme si les tuiles avaient été posées là sans trop réfléchir. Les enchainements peuvent parfois être saccadés et le choix des couleurs posent question même si on imagine qu’elles correspondent à la charte graphique officielle WRC.

Un gameplay inchangé

C’est simple et limpide pour le coté jouabilité. C’est la même chose que WRC 10 donc on recommence avec des bonnes bases, à quelque exceptions près. Les voitures sont plus nerveuses et plus capricieuses dans la gestion du freinage et dans la prise de corde. Par contre, le transfert de masse est toujours aussi exagéré. De la même façon que le freinage qui semble souvent inefficace, même après réglages. On comprend rapidement que WRC cherche encore et toujours à être plus accessible que ses concurrents.

Nous avons tout de même cette étrange sensation d’avoir un pilotage moins fin et plus compliqué que l’année dernière. KT nous explique dans le discours que la physique et le comportement sont plus authentiques. C’est moins évident manette en mains et encore moins quand les voitures glissent un peu trop ou quand les points de cordes, même bien négociés semblent parfois impossible à gérer proprement. Alors oui, la physique des pneus a changé et on constate même leur déformation lors des ralentis mais est-ce à cause du surplus d’énergie hybride mal géré par KT qui donne cette impression ? Difficile à dire, ce qu’il faut retenir, c’est que le gameplay n’est pas révolutionnaire, au contraire.

L’utilisation de la DualSense nous laisse dubitatif. La gâchette de freinage (gauche) claque outrageusement au freinage et on se demande pourquoi. D’ailleurs, certains bruits de freinage émanant du haut-parleur de la manette peuvent parfois être désynchronisés et les vibrations ne semblent pas cohérentes par moment. Encore une fois, c’est dommage de ne pas faire honneur à un si joli accessoire.

Le mode carrière est identique et ça, depuis longtemps. Chaque jour du calendrier peut être modifié dans le but d’obtenir plus d’argent ou d’expérience. Passez ensuite par une épreuve prédéfinie avec des conditions extrêmes et battez son record, travaillez vos trajectoires par une session d’entrainement ou offrez-vous du repos, ainsi qu’à votre team, tout simplement.

La gestion de l’écurie et des professionnels comme le mécanicien, météorologue ou le physio est aussi identique à l’année dernière. On apprécie tout de même de pouvoir créer son écurie et en être le gestionnaire. De même, malgré son côté « mise à jour« , il est bon d’indiquer que WRC Generations propose quelques vraies nouveautés, comme le mode ligues, le catalogue de livrées à partager avec la communauté, ou encore du jeu en cross-platform.

Notre avis concernant WRC Generations

Il y a foncièrement deux choses. On a envie d’aimer ce WRC Generations. Si on reste totalement objectif, c’est un jeu correct mais qui n’apporte rien depuis sa dernière version à part les moteurs hybrides.

Les développeurs ont quand même été honnêtes sur la position tarifaire du jeu qui, à l’heure où nous écrivons ces lignes, est affiché à 39,99 €. S’il était sorti moins cher, les joueurs auraient vu cette version comme une simple mise à jour et ça n’aurait surement pas fonctionné. Par contre, cela aurait été juste scandaleux s’il avait été plus cher. D’un autre côté, WRC Generations donne vraiment l’impression d’être une simple mise à jour. Le gameplay est inchangé, la carrière encore, moins mais il n’est pas vendu comme un nouveau jeu, plutôt comme un best of et c’est (un peu) ce qui le sauve.

En fait, on attend vraiment ce que Codemasters va pouvoir proposer avec la licence WRC et à partir de là, nous pourrons effectivement constater si KT Racing était bien arrivé en fin de course.

WRC Generations

6

Notre avis

6.0/10

On aime

  • Le contenu !
  • Le coté communautaire
  • Son prix justifié !

On aime moins

  • En 2022, c'est pas très joli sur console
  • Des bugs et crash sur console
  • Les menus d'un autre temps
  • Simple mise à jour en fait