Test F1 24 : un jeu grand public, pour les Formulix de Netflix ?

Attendu le test du nouveau jeu F1 24 ? Oh que oui ! En effet, après un F1 23 très réussi, mais très proche de l’opus précédent, lui-même très proche de l’épisode d’avant, lui-même… On avait hâte de savoir si EA allait enfin proposer un vrai nouvel opus. Depuis quelques semaines déjà, outre la mise à jour des circuits/écuries/pilotes, on savait que les principales nouveautés de ce F1 24 allaient principalement concerner la physique et le comportement des bolides. « Chic » se dit-on ! Mais dans les faits, était-ce vraiment une bonne idée ?

test f1 24
© EA Sports

F1 24, le même (encore)… mais en plus accessible ?

En effet, après un F1 23 qui a permis de retrouver de très bonnes sensations générales, tant côté freinage que côté accélération, ce nouvel épisode fait le pari de (presque) tout chambouler. On y reviendra plus bas. Avant toute chose, côté interface générale, il fallait s’y attendre, F1 24 est un clone de son prédécesseur. Les menus sont identiques, on y retrouve les modes Carrière, sans oublier la section F1 World qui regroupe les Défis, les modes Online, le Contre la Montre, le multi en local, via écran splitté, ou encore les Grand Prix à configurer à sa guise. Bref, on navigue en terre plus que connue.

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© THM Magazine

A noter que le mode Carrière a été joliment revisité, avec la possibilité d’incarner le pilote de son choix, ou bien de démarrer en F2 avant de gravir les échelons. On peut aussi incarner un pilote de légende, ou son propre personnage.

On y retrouve les améliorations de R&D, les pièces mécaniques et autres contrats à gérer, mais il faudra aussi gérer un nouveau système de négociation, de renommée, des rendez-vous (secrets) avec d’autres écuries, sa réputation, ses statistiques… Bref, pas mal de petits ajouts intéressants pour ceux qui sauront les apprécier. Le mode Carrière à deux est toujours disponible, pour évoluer en ligne avec un ami.

Alors oui, certains toussoteront sans doute face à la modélisation 3D de Leclerc, Verstappen et Hamilton… dont les yeux sont désespérément vides. Cela se retrouve également à l’écran de sélection des pilotes, avec une modélisation assez cheap disons le. Pour le reste, on l’a dit, on retrouve les circuits habituels, avec évidemment les changements inhérents à chacun, notamment du côté de Spa-Francorchamps, avec des bacs à graviers plus piégeux.

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© THM Magazine

Bien sûr, le premier réflexe… c’est de lancer un Grand Prix ! On embarque donc avec Charles Leclerc dans sa Ferrari, pour un premier GP du côté de Bahrein. Le son de la monoplace rouge est toujours aussi désagréable, mais visuellement c’est très propre, au niveau… de F1 23. Pas de mauvaise surprise donc, si ce n’est au niveau de la fumée (lors d’un patinage ou d’un blocage de roue), particulièrement mal rendue.

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© THM Magazine

Le jeu est parfaitement fluide (y compris en mode Graphismes), et on renoue très vite avec les sensations de l’opus précédent… à quelques exceptions près. En effet, manette en mains, les sensations sont un brin différentes, notamment dans les courbes rapides, mais aussi (et surtout) en ce qui concerne la réaccélération. Même avec les aides désactivées, on se rend vite compte que F1 24 reste très (très) permissif, et vous pourrez notamment réaccélérer très tôt, sans craindre le tête à queue.

Un pilotage agréable, mais bourré d’aberrations

Les changements de direction rapides sont quant à eux très rigides, et les monoplaces semblent avoir tendance à braquer de manière exagérée dans les courbes lentes. Aussi, on notera des monoplaces qui semblent moins sujettes aux reliefs sur les circuits, beaucoup plus à l’aise sur les vibreurs que dans F1 23.

Bref, si comme nous, vous aviez du mal sur certains circuits délicats comme Imola, Portimao ou encore Zandvoort, vous vous sentirez très vite beaucoup plus à l’aise ici (et c’est pas forcément désagréable d’ailleurs).

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© THM Magazine

En résulte quand même un jeu globalement (beaucoup) plus accessible et moins exigeant que l’opus précédent, avec un « pilotage » moins contraignant, davantage axé sur le plaisir. Pas sûr toutefois que les puristes apprécient…

Un jeu de F1 plus grand public… voire même arcade par moments ?

Avec F1 24, les développeurs semblent avoir misé sur un jeu plus « grand public« , peut-être pour aller titiller les nouveaux fans de F1 qui ont découvert la discipline avec… Netflix. Le comportement des voitures, sans être désagréable, n’est pas toujours très réaliste, et vous pourrez notamment abuser des changements de direction brutaux, des réaccélérations sauvages et autres cavalcades de vibreurs sans en payer (ou très peu) les conséquences.

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© THM Magazine

A noter que ce F1 24 introduit de nouvelles transmissions radio, enregistrées depuis les vraies transmissions des pilotes, lors de vraies courses. On a par exemple droit au désormais mythique « Noooooo » de Charles Leclerc, et à tout un tas d’autres communications authentiques. Et c’est excellent ! Idem du côté des rediffusions, qui paraissent légèrement plus fluides dans cet opus (mais rien de renversant non plus hein).

Pour ce qui est de l’IA, cette dernière était somme toute très correcte dans l’opus précédent, elle l’est également ici. Les adversaires manquent parfois un brin d’agressivité, mais il est fréquent de se retrouver côte à côte sur plusieurs virages, sans jamais (ou rarement) se heurter. On peut également s’amuser à mettre la pression au pilote devant, et il n’est pas rare de voir un adversaire louper un freinage. C’était le cas avant, c’était très sympa, et c’est donc pareil ici.

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© THM Magazine

Pour rester dans la section audio, EA oblige, F1 24 est bourré de musiques, la plupart totalement à côté de leur sujet. Au choix, vous pourrez réduire (ou couper) le volume de la musique, ou mieux, basculer le jeu en mode « Thème », ce qui désactivera les morceaux musicaux pour des thèmes libres de droit, et autrement plus « F1 friendly« .

Ah, et pour la petite histoire, les supercars inutiles qui avaient fait leur entrée avec l’opus précédent n’ont pas été reconduites ici. Tant mieux, cela n’apportait rien d’utile, ni d’agréable. Dommage toutefois de ne pas les avoir échangées contre des monoplaces rétro. Pas de mode « Histoire » non plus dans ce F1 24.

Et est-ce qu’une mise à jour payante ne serait pas plus justifiée ?

Globalement, comme c’est déjà le cas depuis quelques opus, ce « nouveau » jeu de F1 ressemble davantage à une grosse mise à jour, qu’un réel nouvel épisode. Si certains seront ravis de retrouver la saison en cours, les autres seront sans doute déçus que cela se fasse au détriment du gameplay, nettement plus accessible ici. D’ailleurs, pour certains, « la F1, la vraie » c’était sur Commodore 64, et pas ailleurs !

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© THM Magazine

Alors oui, on prend quand même plaisir à participer aux courses, avec souvent des batailles très serrées et une excellente gestion de l’aspiration/du DRS, mais on souffle parfois face à une physique surnaturelle et autres aberrations de pilotage. Cela sans compter les bugs (dans les stands notamment) et autres animations (la sortie du tunnel à la fin du GP….) vues et revues dans les précédents épisodes… mais on a l’habitude.

Pour ce qui est des dégâts, là aussi, ce nouvel opus est encore plus permissif que le précédent… déjà trop timide à ce niveau selon nous. Les petits contacts ne sont pas sanctionnés (y compris en mode « full simulation »), et les pannes mécaniques sont toujours aussi absentes… Là encore, la volonté était sans doute de faire de ce nouveau F1 un titre agréable, et tant pis pour le côté « réaliste ». D’ailleurs, à plusieurs moments, on a ressenti ici un feeling quelque peu « arcade » (le mot est lâché !), ce qui n’était pas le cas dans les opus précédents.

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© THM Magazine

En réalité, plus que jamais, ce F1 24 aurait tout à fait pu être proposé sous forme de mise à jour payante, destinée à F1 23. Pour une trentaine d’euros, les joueurs auraient ainsi pu migrer vers cette nouvelle version, qui est (avouons-le) un énième clone de l’édition précédente. Pas de gap technique, pas de réelle nouveauté marquante (mis à part le comportement des bolides qui va en dérouter plus d’un), difficile de s’enjailler réellement face à nouvel opus, affiché au tarif de 80€ (et même 100€ pour la version Champions, laquelle permet surtout de jouer 3 jours avant la sortie officielle).

Notre avis concernant F1 24

Comme ses prédécesseurs avant lui, F1 24 est encore et toujours un très bon jeu de F1, ce dernier étant un clone de l’opus précédent, déjà très réussi. Pourtant, avec sa nouvelle physique et son nouveau comportement des monoplaces, le jeu risque de décevoir ceux qui recherchent une simulation un minimum exigeante, F1 24 étant très accessible, voire même… arcade par moments. Le jeu reste très agréable malgré tout, mais plus que jamais, EA aurait pu ici proposer le titre sous forme de « mise à jour payante« , tant les nouveautés sont infimes. A vous de voir donc, en fonction de votre « paffion » pour la discipline.

Test réalisé à partir d’une version numérique Champions Edition sur PS5, fournie par l’éditeur.

F1 24

79,99€
8

Note Globale

8.0/10

On aime

  • Encore et toujours le meilleur (et seul) jeu de F1
  • Très réussi visuellement et acoustiquement
  • Plusieurs modes Carrière
  • Le mode F1 World, toujours aussi sympa
  • Adieu les supercars (mais toujours pas de F1 rétro) !

On aime moins

  • Le comportement et la physique, aïe...
  • Les mêmes bugs, les mêmes animations, la même interface...
  • Plus accessible que jamais, limite "arcade" parfois
  • Davantage une mise à jour qu'un vrai nouveau jeu
  • Cette playlist musicale, au secours !