Test Absolum, le renouveau du beat’em all en mode Rogue Lite

Les amateurs de jeux d’action s’en souviennent encore : à l’époque des bornes d’arcade et des consoles 16 bits, les soirées se passaient souvent à marteler frénétiquement les boutons sur des titres comme Streets of Rage, Golden Axe ou Final Fight. Le beat’em all, avec son principe aussi simple qu’efficace a longtemps incarné le plaisir vidéoludique à l’état brut. Mais le genre a évolué, parfois s’est essoufflé, avant de renaître avec quelques pépites, notamment un certain Streets of Rage 4. Ces dernières années, la scène indépendante l’a réinventé en y mêlant d’autres influences, et notamment celle du Rogue Lite, avec ses mécaniques de progression procédurale et son goût du recommencement.

test absolum
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C’est dans cette lignée que s’inscrit Absolum, un titre (made in France !) qui réussit le pari audacieux de marier la nervosité d’un beat’em all classique avec la profondeur et la rejouabilité d’un rogue Lite moderne. Et le résultat est franchement enthousiasmant.

Un mariage des genres maîtrisé

Dès les premières minutes, Absolum impose une identité claire. Les combats évoquent les classiques du genre : enchaînements dynamiques, esquives millimétrées, attaques spéciales qui font trembler l’écran.

Mais la boucle de jeu, elle, emprunte tout droit au Rogue Lite : chaque tentative fait progresser le joueur, que ce soit par le gain d’expérience, de nouvelles compétences, ou des améliorations permanentes débloquées au fil des runs.

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Et force est d’admettre que ce mélange fonctionne étonnamment bien. Là où d’autres titres peinent à trouver l’équilibre entre action immédiate et progression à long terme, Absolum parvient à garder le joueur en haleine, chaque partie devenant à la fois une nouvelle aventure et une occasion de s’améliorer.

Un style graphique percutant

Sur le plan visuel, Absolum frappe fort. Son style graphique, à mi-chemin entre le pixel art moderne et l’animation dessinée à la main, donne une vraie personnalité à l’ensemble. Les décors fourmillent de détails, les effets de lumière et de particules accentuent la lisibilité de l’action (même si, on y reviendra, celle-ci peut parfois se perdre dans la frénésie), et les personnages dégagent un charisme indéniable.

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L’univers, entre science-fantasy et dystopie urbaine, dégage une atmosphère singulière. On sent que chaque lieu, chaque ennemi a été pensé pour raconter quelque chose, même sans grandes envolées narratives. L’ensemble est cohérent, vivant, et franchement plaisant à parcourir.

L’un des atouts majeurs d’Absolum réside dans son quatuor de personnages jouables. Chacun possède sa propre identité, son gameplay distinct et ses forces particulières. Deux (Galndra et Karl) sont disponibles d’emblée, tandis que le très aérien Cidre et le sorcier Brome sont à déverrouiller au fil des parties. Bien sûr, les cristaux utilisés à l’Arbre de l’Âme pour faire évoluer sa santé, son attaque… ont un impact positif sur tous les personnages.

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Cette diversité donne au jeu une vraie profondeur tactique, surtout en mode coopératif. Jouer à deux, c’est découvrir une autre facette du titre : les combos s’enchaînent, les compétences se complètent, et la synergie entre les personnages devient un élément clé de la réussite. L’action prend alors une dimension jubilatoire, rappelant ces après-midis d’arcade où l’on partageait cris, fous rires et défaites rageuses.

Une progression gratifiante et très bien pensée

Ce qui distingue Absolum des beat’em all plus classiques, c’est cette impression constante d’évolution. Chaque run, qu’il se solde par une victoire éclatante ou une défaite rapide, permet de débloquer de nouveaux pouvoirs, d’améliorer ses statistiques et/ou d’accéder à des zones inédites. Comme tout bon Rogue Lite, outre les améliorations permanentes, chaque run permet aussi de découvrir des améliorations temporaires (comme dans un Hades pour ne citer que lui), qui dureront le temps de la partie.

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La progression est fluide, intuitive et motivante. On ne se sent jamais puni par l’échec : au contraire, chaque tentative devient une marche supplémentaire vers la maîtrise. Et comme les niveaux et les ennemis varient légèrement à chaque partie, la lassitude ne s’installe jamais.

Les mini-quêtes disséminées au fil de l’aventure apportent un surcroît de variété bienvenue. Certaines proposent de petits défis de combat, d’autres introduisent des éléments scénaristiques légers, des “pichenettes” narratives, qui donnent du relief à l’univers sans jamais interrompre le rythme.

Un plaisir immédiat et durable

La grande réussite d’Absolum, c’est sans doute sa capacité à séduire aussi bien les joueurs occasionnels que les passionnés du genre. Les mécaniques de base sont simples à comprendre : quelques boutons suffisent pour enchaîner les coups, esquiver ou déclencher une attaque spéciale.

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Mais sous cette surface accessible se cache une vraie profondeur, avec des timings précis, des synergies entre compétences et un level design pensé pour encourager l’expérimentation. L’action est fluide, nerveuse, et toujours gratifiante. Les impacts donnent une vraie sensation de puissance, les ennemis réagissent de manière crédible, et la bande-son, percutante, rythmée, parfois même épique, accompagne parfaitement les affrontements.

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Jouable en solo ou en duo, Absolum offre deux expériences légèrement différentes mais complémentaires. En solo, le joueur profite d’une immersion totale et d’un sentiment de progression personnel. En coop, le fun prend le dessus : la communication, la coordination et les combos partagés transforment chaque combat en un joyeux chaos contrôlé. A cela s’ajoute la possibilité de venir secourir un allié tombé au combat.

Quelques ombres au tableau

Tout n’est pas parfait, bien sûr. Dans certaines zones, l’action peut devenir un peu confuse : entre les effets visuels, les ennemis multiples et les pouvoirs déclenchés simultanément, la lisibilité n’est pas toujours optimale.

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La difficulté, elle aussi, connaît quelques variations abruptes. Certains boss s’avèrent étonnamment coriaces après des niveaux plutôt abordables, ce qui peut frustrer les joueurs les moins patients. Rien de rédhibitoire toutefois : avec un peu d’entraînement (et quelques améliorations débloquées), ces pics de difficulté deviennent surmontables, voire franchement gratifiants une fois maîtrisés.

En définitive, Absolum réussit un pari que beaucoup avaient tenté avant lui : revisiter le beat’em all sans le trahir, tout en y insufflant la modernité du Rogue Lite. Son gameplay précis, sa progression addictive, son univers accrocheur et son sens du rythme en font une expérience à la fois nostalgique et résolument contemporaine. C’est un jeu qui respecte ses aînés tout en affirmant sa propre identité, un titre qui se joue aussi bien pour la performance que pour le plaisir pur.

Notre avis concernant Absolum

Pour les nostalgiques des années 90 comme pour les curieux avides de sensations nouvelles, Absolum s’impose comme une incontestable réussite. Beau, intense, généreux et plein de personnalité, il prouve que le beat’em all, loin d’être un genre du passé, a encore de très beaux jours devant lui, d’autant plus quand il se marie avec autant de brio avec le genre rogue-lite. Une tuerie.

Asbolum

9.5

Note Globale

9.5/10

On aime

  • Visuellement magnifique
  • Un beat'em all "comme avant", mâtiné de rogue-like
  • Jouissif en solo comme en duo
  • Une multitude d'évènements aléatoires
  • Les builds
  • La bande-son

On aime moins

  • Pas toujours très lisible
  • Des pics de difficulté "étonnants"