YouTube/Google : les modérateurs en proie à un important stress post-traumatique…

Modérateurs sur Google/YouTube, un enfer ?

Vous le savez sans doute, des plateformes comme YouTube font évidemment appel à des modérateurs pour maintenir un semblant d’ordre au niveau des commentaires d’une part, mais aussi (et surtout !) pour gérer le contenu vidéo qui est posté et affiché aux yeux du monde entier. Pour cela, Google fait appel à diverses sociétés spécialisées, dont Accenture.

La modération sur YouTube est un enfert
© The Verge

Dans un article publié sur The Verge, certains modérateurs reviennent sur leur expérience, souvent douloureuse. Peter est l’un des très nombreux modérateurs du site Accenture d’Austin. Il précise que YouTube se charge de trier le travail pour lui et ses collègues en différentes files d’attente, ce qui, selon l’entreprise, permet aux modérateurs de développer leur expertise autour de ses politiques.

Des « experts » des droits d’auteur, de la violence, de la pornographie…

De cette manière, il y a une file d’attente pour les droits d’auteur, une file d’attente pour la haine et le harcèlement, et une file d’attente « adulte » pour le porno… Forcément, comme tout travail de modération de contenu qui implique une exposition quotidienne à la violence et aux abus, il y a parfois des conséquences graves et durables pour les personnes qui font le travail.

Modération YouTube
© The Verge

En effet, les modérateurs sont confrontés, tous les jours, à du contenu bien souvent insupportable, comme de la maltraitance (humaine et animale), de la torture, des meurtres, de la pornographie… The Verge explique : « Au cours de la dernière année, Peter a vu un de ses collègues de travail s’effondrer au travail, crise de panique, accablé par les vidéos qu’il avait vues, à tel point qu’il a pris deux mois de congé sans solde. »

De nombreux cas de stress post-traumatique

En ce qui concerne Peter, ce dernier a quitté son travail il y a environ 2 ans, conscient des soucis psychologiques que ce travail de modérateur pourrait occasionner. Il précise toutefois que le travail est plutôt bien payé, à raison de 18,50 dollars/heure, soit environ 37 000 dollars l’année. Cela n’a pas empêché Peter, qui travaillait dans la branche « Extremism Violence », de perdre ses cheveux et de prendre du poids…

« Chaque jour, vous regardez quelqu’un décapiter une autre personne, ou quelqu’un qui tire sur sa petite amie…« , déclare notamment Peter. « Après ça, vous vous sentez très mal, ce monde est vraiment fou. Cela vous rend malade. Vous sentez qu’il n’y a rien qui vaille la peine de vivre. Pourquoi on se fait ça l’un à l’autre ? »

L’étude menée par The Verge revient également sur d’autres cas très graves, et notamment des cas de pédophilie, ou encore les attentats qui ont frappé la France au Bataclan et à Paris, mais aussi celui de Nice le 14 juillet 2016. Les photos et vidéos se multipliaient alors sur YouTube, imposant une cadence infernale aux modérateurs, et une exposition à des contenus atroces…

L’intégralité de cette étude passionnante est à lire (en anglais) sur The Verge.