Test RiMS Racing : la nouvelle référence de course moto sur PS5/Xbox ?

Développé par Raceward Studio et édité par Nacon, RiMS Racing est la première simulation moto associant les défis d’un pilotage réaliste à ceux de l’ingénierie de la mécanique. RiMS est une comme une nouvelle recette. Prenez l’idée d’un Ride 4 en poussant le coté simulation, incorporez délicatement mais abondamment les QTE d’un Car Mechanic Simulator et mélangez en ajoutant la gestion presque religieuse d’une moto. Notre test complet de RiMS, c’est maintenant !

Test : RiMS Racing au banc d’essai !

Ce nouvel entrant sur le segment des jeux de moto propose 8 moutures européennes et japonaises taillées pour la course. La Ducati Panigale V4 R 2020, Aprilia RSV4 1100 Factory 2020, BMW M 1000 RR 2021, Honda CBR1000RR ABS 2019, Kawasaki Ninja ZX-10RR 2019, MV Agusta F4 RC 2019, Suzuki GSX-R1000R 2019 et la Yamaha YZF-R1 2020. C’est peu oui mais vous allez comprendre pourquoi dans la suite de ce test. Les circuits sont au nombre de 15 entre les tracés sur bitume et sur route.

On retrouve le Nürburgring Grand Prix en Allemagne ; Silverstone en Angleterre ; Fuji Speedway au Japon ; WeatherTech Raceway Laguna Seca aux Etats-Unis ; Paul Ricard en France ; Canadian Tire Motorsport Park au Canada ; Zolder en Belgique ; Bahreïn International Circuit à Bahreïn ; Suzuka au Japon ; Monsanto au Portugal. Les routes : Great Victora Desert en Australie ; Passop San Marco en Italie ; Carretera Sa Calobra en Espagne ; Atlantic Ocean Road en Norvège ; Million Dollar Highway aux Etats- Unis.

Au départ, on est accueilli par le mode solo et multijoueur. Le mode solo propose la carrière, la course unique et personnalisable, les tests privés, l’école de pilotage et les didacticiels de course. Le mode multijoueur propose des défis en ligne, des évènements personnalisables (courses uniques ou championnats) et duel hors ligne, soit des courses en écrans scindées.

Un concept puissant

Enfin, on lance le mode carrière. Dans RiMS (qui veut dire « jantes » en français), il faut gérer ses courses sur les circuits mais aussi et surtout en dehors. Le calendrier se présente sous la forme de tuiles avec 70 épreuves par saisons. Elles s’articulent autour de courses sponsorisées, constructeurs et à objectifs. Autant le dire tout de suite, c’est la première fois dans un jeu de moto que le coté mécanique est aussi poussé et pointu. RiMS Racing propose un concept osé mais diablement efficace. Vous avez toujours rêvé d’avoir un Car Mechanic Simulator pour les motos ? Raceward l’a fait ! Les lignes qui suivent sentiront le bitume. La première fois que vous arrivez dans le stand moto, vous aurez accès à l’atelier, l’ingénierie, la gestion, la recherche et la résidence.

L’atelier est le centre névralgique de RiMS. Vous aurez une vision globale de la moto que vous aurez choisi au début du jeu (BMW 1000RR pour nous). Elle sera « stock » c’est-à-dire avec des pièces OEM soit uniquement d’origines. À partir d’ici, vous pourrez « éclater » votre bécane et laisser apparaitre toutes les composantes mécaniques. C’est absolument bluffant. Tout ce qui suit est modélisé dans le jeu.

Etriers, plaquettes, disques, levier, maitre-cylindre, câbles, liquide de freins, liquides, échappement, carénage, bulle, garde boue, suspensions, amortisseurs, ressorts, huile, pneu, jante, couverture chauffante, coloris, phares, poignées, selle, rétroviseur, porte plaque minéralogique, console, ECU, filtre à air, huile moteur, chaine, pignons et leviers ! Rien que ça !

Une gestion ultime…

Toutes les pièces sont démontables, interchangeables et vendables. Démonter une pièce fera apparaitre des QTE en expliquant ce qu’il faut enlever avec la combinaison de touches correspondantes. Vous aurez vraiment l’impression d’avoir les mains dans le cambouis et d’apprendre des choses en plus de tout ça. C’est un effet « wahou » qui peut devenir barbant à la longue mais les développeurs ont pensé à tout car il est possible d’acquérir la compétence de montage/démontage automatique donc géré par l’ordinateur.

Le prix de vente des pièces varie en fonction de leur usure car chacune à son témoin d’usure et influence le comportement de la moto. Un freinage hasardeux ? Surveillez vos pneus, votre liquide, les plaquettes, étrier et même la manette de freinage. Un problème de motricité ? Peut-être que la chaine est usée ou les pignons effrités. Dans RiMS, gérer votre moto atteint des degrés jamais vus. L’ingénierie (à débloquer) représente tout ce qui touche au stand moto. C’est en fait l’arbre de compétence des mécaniciens qui permet de réduire les temps de montage ou les dégâts en cas de chute.

La Gestion (aussi à débloquer) permet de négocier les prix en magasin, acheter des espaces supplémentaires pour l’inventaire ou débloquer le service de recyclage des pièces usées. La recherche est aussi un arbre de compétente mais qui concerne la VEM et les conditions météo avancées. Il se débloque avec des points de recherche. La résidence regroupe tout ce qui touche au pilote. Sa création, son pied de départ, son style de négociation des virages ou encore son nombre de doigts au freinage. C’est ici qu’on a le plaisir de choisir son équipement parmi plus de 200 références officielles entre les casques, les combinaisons, bottes, gants, blouson et pantalons. Oui vous pourrez vous équiper en Alpinestar ou Dainese de la tête aux pieds.

…sur et en dehors des circuits

Vous allez forcément abimer vos pièces lors de vos courses. Déjà par vos chutes et par l’usure normale comme les plaquettes de frein ou les disques. RiMS n’aurait pas pu exister sans les licences des constructeurs et les magasins sont remplis par les vraies références. Fren Turbo, Pirelli, OEM, Accossato et j’en passe. En tout, ce sont 49 marques de composants et plus de 500 références. Vous voulez équiper votre système de freinage uniquement en Brembo ? C’est possible. Changer votre carénage d’origine par de la fibre de carbone ? C’est possible aussi. Changer votre ligne complète d’échappement en Akrapovic ou même changer vos pignons de chaine, oui, ça va jusque-là.

En pleine course, vous avez la possibilité d’appuyer sur le pad tactile de la manette et activer la VEM (avec une superbe animation) qui est un outil de gestion en temps réel de l’usure de vos pièces. Après une chute, un freinage trop prononcé ou une perte d’adhérence, activez la VEM pour voir la pièce qui s’est abimée. Gardez-la en tête pour pouvoir la changer à l’atelier. Par exemple, n’espérez pas faire 5 courses sans devoir changer vos plaquettes de frein ou vos pneus. Heureusement que vous avez un inventaire (limité mais qui pourra s’agrandir en débloquant la compétence correspondante) afin d’acheter des pièces en avance.

Pour prendre l’avantage sur vos adversaires qui travaillent aussi sur leur moto au cours de la carrière, les réglages n’auront jamais été aussi important. Vous pouvez sauvegarder jusqu’à 4 configurations (jusqu’à 8 déblocables ensuite) afin d’adapter au mieux la moto aux circuits. Gérer la précharge des ressorts, personnaliser vos rapports de vitesse, la gestion de votre carburant, vos pneus et leur pression. Vraiment, tout est à faire.

RiMS côté sensations

Pour éviter un clivage trop important entre les joueurs, il y a deux types de difficulté dans RiMS. Le mode de gestion de la moto qui s’articule autour du mode facile, authentique ou réaliste. Le premier est très indulgent avec vous et toutes les aides sont activées. Le deuxième un peu moins et le dernier est celui qui est conseillé dans les options du jeu. Puis un mode qui concerne la difficulté des adversaires et la possibilité d’arrêter une course de carrière sans conséquence par exemple.

Jouer à un jeu de moto n’est pas comme un jeu de voiture. La répartition des masses n’a rien à voir, les points de freinage, les trajectoires, les dépassements et la gestion des gaz doivent des apprentissages. En ce sens, RiMS Racing n’est vraiment pas à la portée de tout le monde mais sa courbe d’apprentissage est douce. C’est un choix des développeurs mais on comprend très vite que c’est un jeu de passionnés. L’indication d’inclinaison lors des virages est là pour l’attester. Un angle au-dessus des 60 degrés à droite lors d’un virage et c’est le pot d’échappement qui touche le sol.

Si vous ne réduisez pas rapidement l’angle (au risque de rater votre virage), c’est la chute assurée ! Comme les vrais motards le savent, freiner dans un virage et c’est aussi la chute. D’ailleurs, le jeu propose un freinage authentique à deux boutons. Rond pour le frein arrière afin d’assoir la moto et L2 pour la roue avant. Il est aussi possible de laisser le jeu coupler les deux de façon automatique pour plus d’accessibilité.

Manette en mains (DualSense ici, PS5 oblige), les sensations sont excellentes peu importe l’angle d’approche. Les gâchettes adaptatives font ressentir la perte d’adhérence, le manquement dans le système de freinage (la gâchette devient « lisse »), le haut-parleur donne un retour sur le crissement des pneus sur sol mouillé et du claquement significatif du changement de vitesse à haut régime. Saupoudré par des vibrations bien senties et un feeling de la moto réellement convaincant. Encore une fois, c’est cette manette qui donne une dimension différente aux jeux PS5.

En course, il est possible d’augmenter ou diminuer le contrôle de traction, la position automatique du pilote (se pencher en avant ou en arrière pour l’accélération et le freinage). Augmenter ou réduire l’anti « stoppie » c’est-à-dire une pression trop forte sur le frein avant qui aura pour effet de bloquer la roue avant, faire voler la roue arrière et entrainer une chute. Le réglage du « wheelie » est aussi possible c’est-à-dire le soulèvement de la roue avant si l’accélération est trop forte. Pour autant, il est impossible de faire une course propre sans connaitre un minimum votre moto ou le tracé. Petit détour sur l’intelligence artificielle qui est un peu rageante et qui nous a fait recommencer les courses un nombre incalculable de fois. En étant premier et en ratant le premier virage, les concurrents derrières viendront forcément vous mettre au tas. Il est impossible de rembobiner dans RiMS, il faudra recommencer la course. Au niveau des vues, se mettre à l’intérieur du casque est très satisfaisant. Encore une fois, en connaissant les points de freinage et les circuits en générale, pouvoir piloter depuis le casque, avec le son étouffé de votre 4 cylindres est vraiment très plaisant. Bravo Raceward pour cette petite touche.

Pour les yeux et les oreilles ?

La modélisation de toutes les pièces est excellente. Les motos sont fidèles et atteignent un degré de reproduction quasi parfait. Il est même possible de voir les câbles, les pignons et le liquide de frein (qui n’oscille pas en course pour les puristes, c’est un peu dommage). Les pneus ont une texture parfaite et se paient le luxe de laisser apparaitre le degré d’usure sur la bande de roulement !

Le son des moteurs est un quasi sans faute. Le son rauque d’une BMW 1000RR sera bien différent du son si caractéristique d’une MV Agusta. Cependant, nous n’avons pas réussi à distinguer si le changement de ligne joue sur le bruit de la moto. Les musiques sont bien choisies comme du bon Bloody Beetroots en course mais l’impression que ce soit toujours les mêmes est un peu dommage. De même pour la musique d’atelier qui ne se renouvèle pas.

En revanche, il fallait bien quelques points décevants. On remarque souvent que les jeux qui sortent sur toutes les plateformes en même temps on tendance à être uniformisés niveau graphique. RiMS n’est pas exceptionnel même sur PS5. Il tourne en 60 fps avec quelques chutes de frame rate et parfois un peu de déchirement d’écran. Certaines textures sur la moto et notamment en course peuvent être vraiment grossières. Ce qui est dommage car elles sont quasi parfaites à l’atelier. Ce n’est pas moche. Ce n’est juste pas un jeu qu’on peut caractériser de next-gen. C’est à relativiser quand même car ces concurrents n’étaient pas non plus exceptionnels et le segment est assez vide pour s’arrêter uniquement sur l’aspect graphique. Dans le cas de RiMS, c’est le concept qui prime mais on est quand même un peu déçu.

Il y’a des défauts d’animations comme la manette des freins qui ne bouge pas quand on y touche. Avant les courses, il est parfois impossible de changer les pneus. Sous la pluie par exemple, vous êtes équipés de vos pneus lisses lors de la préparation d’avant course, il est possible d’échanger les pneus à la volée mais même en choisissant vos pneus pluie depuis votre inventaire, le jeu refusera de les mettre. Vous serez condamné à jouer en lisse. Pour contourner ce bug, il faut préparer la moto à l’atelier bien avant la course en anticipant le calendrier.

Notre avis concernant RiMS Racing sur PS5

Alors oui, RiMS n’est pas parfait. Oui, il y a « seulement » 8 motos et la carrière est un peu redondante. En revanche, on ne peut s’empêcher d’aimer le concept de chérir la moindre partie de sa moto. On aime la VEM, flâner dans les magasins à la recherche de la pièce ultimes. On aime gérer, monter, démonter sa moto. Tout ça comporte un coté satisfaisant encore jamais vu dans un jeu de moto. En plus, les sensations sont bonnes et l’ensemble est convaincant. Il serait dommage de se priver de RiMS qui, par son originalité, mérite qu’on s’y intéresse. Enfin quelque chose qui change ! Les passionnés seront aux anges, les autres trouveront un jeu exigeant mais sacrément valorisant.

RiMS Racing

8.5

Note Globale

8.5/10

On aime

  • Un concept osé et assumé
  • La mécanique ultra poussée
  • Le style QTE
  • Un comportement des motos très pointu
  • La personnalisation

On aime moins

  • Textures parfois approximatives
  • Une IA sur rail
  • Quelques bugs
  • Beaucoup de motos oui, mais bon...