Test GT7 PS5 : le retour du roi Gran Turismo ?

Gran Turismo est dans l’esprit des joueurs le “Real Driving Simulator”. C’est une proposition graphique inattaquable, un gameplay aux petits oignons et un contenu conséquent depuis longtemps, bien trop longtemps d’ailleurs.

Test Gran Turismo 7 PS5
© Polyphony Digital

C’est donc en 2022 et sur une PlayStation 5 surpuissante que Polyphony Digital doit impérativement se racheter de cette attente et de la proposition énigmatique qu’était GT Sport. Mais est-ce réussi pour autant ? Notre test complet de Gran Turismo 7 !

L’esprit de Gran Turismo retrouvé ?

Gran Turismo 7 est généreux. Moins que GT6 avec ses 1200 voitures même si toutes ne disposaient pas d’un intérieur modélisé. Aujourd’hui ce sont 424 voitures d’emblée et 34 circuits avec 97 tracés différents entre les segmentations, les versions courtes et les reverses. On est heureux de trouver des circuits qui ont fait la gloire des anciens Gran Turismo comme Trial Mountain ou Deep Forest. Vous avez dit fan service ?

En parlant d’automobile, ce GT7 marque enfin le grand retour des voitures d’occasion. Un catalogue sans cesse renouvelé de petites citadines légendaires ou véhicules historiques qu’il ne faudra pas tarder à acheter avant de voir le tampon “sold-out” faire son apparition.

Enfin, si vous ratez ces occasions, vous pourrez toujours vous consoler avec “Brand Central” (Concessionnaire auto) qui regroupe les 60 constructeurs sous licence. Visitez ce grand centre commercial en vous arrêtant en Amérique pour dilapider votre argent chez Ford, Chevrolet, Dodge et même Tesla. Rendez-vous en Europe pour faire du lèche vitrine chez Aston Martin, McLaren, Porsche, Ferrari ou Alpine. Enfin arrêtez vous au Japon pour vous émerveiller chez Suzuki, Nissan, Honda ou encore Toyota.

Pourtant, notez qu’il sera impossible d’acheter certains véhicules sans recevoir d’invitation aléatoire pour le faire. Une sorte de système de rafle que l’on retrouve chez les aficionados de chaussures de marque. Évidemment j’ai été sélectionné pour acheter une Bugatti Veyron 16.4 de 2013 pour la coquette somme de 2 000 000 de Crédit. Si vous n’avez pas assez d’argent à cet instant précis, vous pouvez compter sur cette petite pratique qu’on appelle l’achat ingame de crédit par l’intermédiaire du PlayStation Store. 2,49€ pour 100 000 jusqu’à 20€ pour 1 millions. Vraiment ? En 2022 dans un Gran Turismo ? Vous avez osé !

Music Rally

Même si le Rally, ou du moins la patinoire, est toujours anecdotiquement présent. Music Rally n’est pas une virée dans la forêt de Rambouillet avec de la musique à fond. Quoique. On vous propose une voiture, un circuit (bitume) et surtout une musique pour accompagner l’épreuve et cela à son importance.

Cette dernière sera le garant du temps imparti pour finir l’épreuve. Comprenez que quand la musique s’arrête, vous devez avoir parcouru la distance requise pour gagner la médaille l’or. On ne comprend pas trop l’intérêt de ce mode de jeu mais il a le mérite d’être nouveau, drôle et rafraîchissant. Il reste quand même anecdotique mais plaira quand même aux férus de challenge et de chrono !

Missions

Dans le mode mission, on vous propose de réaliser des courses types “pass” où il faudra dépasser toutes les voitures en commençant en dernier. Aussi des courses du type aspiration, course simple, gestion d’essence, drift, dragster ou même kilométrage max. C’est plutôt agréable de chercher l’or et cela allonge la durée de vie mine de rien.

Le mode Multijoueur propose de jouer à deux joueurs en écran scindé ou d’entrer dans un lobby classique. Il y a aussi le mode Sport intronisé la première fois par GT Sport mais j’y reviendrai.

Présentez votre permis et les papiers du véhicule

Que serait un Gran Turismo sans les permis ! Vous aurez à passer le National B pour apprendre les basiques comme le départ, l’arrêt et les prises de la corde (l’APEX !). Le National A vous apprendra les lignes, les virages consécutifs, appréhender la pluie, le rally et les épingles. Le permis International B et une version poussée du National A. Le permis International A est la version expert du précédent. Enfin, la Super Licence propose des circuits complets avec des voitures sous stéroïdes afin de mettre en place tous vos apprentissages. Vous serez conseillés par les champions officiels FIA GT Sport comme Igor Fraga ou Mikail Hazil. La classe non ? Ils prêtent aussi leur nom aux IA en course d’ailleurs.

Les permis sont là pour vous apprendre. Libre à vous de ne valider que les temps bronzes afin de continuer votre aventure tranquillement mais il serait bête de les négliger et d’entrer à brûle-pourpoint sur le tarmac. Décrocher l’Or vous demandera de la persévérance mais vous gagnerez des crédits pour plus tard ainsi que des véhicules. J’ai pu débloquer l’Alpine A110 de 2017, la Taycan Turbo S de 2019 et même la Toyota GR Supra Race Car de 2019 en débloquant l’Or sur les permis A, IB et IA.
Musée interactif et vitrine technologique.

GT7 s’adresse aux passionnés. On avait eu un avant goût avec GT Sport qui proposait une ambiance léchée ainsi que des musiques et des effets sonores de circonstance. Le côté musée est exacerbé et poussé à son maximum avec des vidéos, des récits et des photos historiques pour présenter la gloire des constructeurs. J’ai pu passer des heures entières sans être sur un circuit pour apprécier l’histoire de Ferrari ou de Mercedes par exemple. GT7 est comme une petite encyclopédie mais qui demande quand même d’apprécier la lecture.

Gran Turismo a toujours eu sa propre identité visuelle. Sur les consoles d’anciennes générations comme la PS2 ou PS3, il était maître dans la modélisation des véhicules. Soyons clair et totalement transparent, GT7 réussit à nouveau à être incontestable sur la construction 3D des voitures. C’est indéniable. D’accord, pour ceux qui aiment comparer, Forza Horizon 5 a aussi son identité réussie mais le travail sur les carrosseries, les détails et la fidélité générale de GT7 est sans aucune comparaison.

Aidé par la résolution 4K et le Ray Tracing de la PS5 pour la gestion des lumières et des reflets, la proposition est époustouflante. D’ailleurs vous aurez le choix entre le mode RT ou performance pour du 60 FPS. C’est ce dernier que nous conseillons car le RT ne justifie pas la moindre chute de frame rate sur un jeu de course ou la fluidité est primordiale.

Toujours dans ce souci de transparence, je parlais de Forza Horizon 5 juste avant pour illustrer que je ne comprends pas comment en 2022 et sur PS5, des circuits pourtant fermés peuvent être aussi scandaleusement fades et vides. Il est beaucoup trop flagrant que mis à part les véhicules, GT7 n’est qu’une version améliorée de GT Sport concernant les paysages et les circuits. C’était encore pardonnable pour ce dernier qui était un jeu PS4 (et encore) mais la pilule à du mal à passer sur PS5. L’herbe, les arbres, le rendu de l’eau et l’ambiance générale des circuits sont datés et la 4K n’y change rien. C’est bien dommage.

Pendant que j’y suis, sachez que les voitures sont toujours aussi indestructibles à part quelques rayures et tôles froissées par ci par là. On s’en offusque mais on sait très bien que cela ne fait pas partie de l’ADN de Gran Turismo depuis le départ.

Par contre, que ce soit dans les menus ou sur circuit, le cycle jour/nuit est tout simplement exceptionnel. Cela donne une réelle profondeur dans le gameplay et on en prend plein les mirettes.

Encore une fois, le travail sur les véhicules est absolument incomparable mais on reste sur notre faim sur ce qui aurait pu et aurait dû être la proposition graphique la plus complète toutes plateformes confondues. Mais quand un Driveclub, sorti en 2014 et sur PS4 fait mieux sur tout ce qui se passe autour du bitume, ça donne une très mauvaise impression.

Scape et météo

Comme si je ne l’avais pas assez dit, il est possible de s’ébahir dans le mode Scape que nous avons connu dans GT Sport. Avec 2571 véritables photos prises à travers le monde où vous pourrez y coller votre voiture préférée pour un rendu tout simplement photo réaliste. Scape s’agrémente cette fois de plusieurs nouveautés comme pouvoir ajouter des tâches d’huiles, de poussière ou d’usure des pneus pour une composition plus dramatique. Scape est une déclaration d’amour au mode photo et un outil très puissant pour les amoureux de belles tôles rutilantes.

On a beaucoup rêvé de la météo dans Gran Turismo. Grâce à la mise à jour, GT Sport nous avait apporté une première réponse et une sensation assez glissante. C’est le cas de le dire car la pluie dans GT7 aurait pu s’appeler “la patinoire”. Je ne dis pas que c’est raté, d’autant que la Dual Sense vous dira quand vous irez dans une grosse flaque.

Polyphony Digital nous promettait une piste s’asséchant dans les sillages au fil des tours et des tours de roue. C’est le cas mais ce n’est pas vraiment flagrant. A mon avis, l’effet sera plus poussé avec des mises à jour.

The Real Driving Simulator ?

Oui mais voilà, réduire GT7 à ses paysages et à Scape serait terriblement non professionnel de ma part. Sur console et manette en main, Gran Turismo a toujours été le jeu de voiture de référence depuis 25 ans et ce n’est pas pour rien. Il y aura toujours plus précis pour les “Simeurs” console avec Assetto Corsa fraîchement débarqué par exemple mais GT7 réussi le tour de force de réunir ces mêmes pilotes virtuels avec les joueurs plus “casual”. Comment ? En proposant une jouabilité à plusieurs vitesses justement (jeu de mot prévu).

GT7 est accessible à tous. Il vous propose d’emblée de choisir la difficulté de l’intelligence artificielle (qui reste nulle même en difficulté), d’opter pour votre méthode de pilotage préférée à la manette avec l’introduction du pilotage au gyroscope de la Dual Sense. Puis à vous de choisir les aides à appliquer comme le contrôle de traction, de stabilité, les vitesses manuelles ou automatiques.

C’est bien là que GT7 propose deux univers totalement différents. Il peut être le jeu de voiture sans prise de tête ou l’objectif est d’avancer dans la carrière et se faire plaisir. Il peut aussi être l’antichambre du Sim Racing que l’on connaît sur PC où les aides n’existent plus et où le point de corde est aussi important que la gestion de l’accélération en sortie de virage. Ce n’est pas un hasard si Fanatec croit au projet et sort un direct drive (Podium DD Pro) pour Gran Turismo.

Renforcé par une Dual Sense au sommet de son art et magnifiquement bien exploitée. Le pilotage dans GT7 est tout simplement le meilleur sur console et cela ne fait aucun débat. Les gâchettes adaptatives éveillent l’attention sur une voiture en survirage, sur une accélération trop ambitieuse ou sur un freinage trop poussé qui lissera la gâchette. Le rendu du pilotage est très pertinent en fonction du véhicule, de son poids, sa motorisation mais aussi par rapport à la piste, ses aspérités ou les vibreurs. C’est du travail d’orfèvre.

Encore une fois, comme dans GT Sport, la vue « arrière » (chase) n’a aucun intérêt. Il y a du mieux dans le sens ou la caméra s’exprime un peu mieux et vibre mais jouer à GT Sport avec cette vue n’a aucun sens.

L’équation est simple. Jouer avec les aides et en vue extérieur et GT7 sera un très bon jeu de voiture. Enlever l’ABS, le TCS et activer la vue cockpit (ou capot) et GT7 est un excellent jeu de voiture plein de sensations.

Un café long pour la 7

Le mode carrière, qui manquait à GT Sport, s’appelle maintenant “le Gran Turismo Café”. C’est un endroit avec un design très réussi avec ce petit restaurant et votre bolide du moment stationné devant.

Dans le GT café, vous serez accueilli par des experts qui vous proposeront des menus gourmets (vraiment comme au restaurant) afin de rassembler des véhicules et ainsi étoffer votre collection mais aussi découvrir les circuits. Car oui, Gran Turismo 7 met l’accent sur l’aspect collection et heureusement car cela permet de vraiment de le différencier de GT Sport. Rassembler les voitures fera monter votre niveau de collectionneur et débloquera des nouveaux lieux, possibilité de personnalisation sur les véhicules, pour votre pilote et vous fera gagner des coupons qui serviront à lancer la roulette des cadeaux.

Cela ajoute de la profondeur et donne quand même envie d’enchainer les menus car oui, il y en a beaucoup. Le Café permet de découvrir le jeu en prenant son temps, en voyageant sur les différents continents et en apprenant plus sur vos carrioles. Concrètement, le menu vous « empêche » de sauter dans la première GT3 et d’arsouiller comme un sagouin ! Déjà car elles sont trop chères dès le début et que GT7 propose une évolution au mérite. N’est pas GT Sport qui veut.

Malheureusement, le menu (je parle cette fois du menu général) n’est tellement pas intuitif que retourner sans cesse au Café devient vite rageant.

Menu best-of ?

En parlant des menus, quand on a vu à quoi ils ressemblaient lors des premières conférences, on était heureux de retrouver l’esprit des premiers Gran Turismo. Finalement, ce n’était pas une bonné idée. L’interface ne s’adapte plus vraiment aux nouveaux standards du genre. L’articulation n’est pas pratique, c’est un peu la confusion et terriblement pas intuitif.

Par exemple, les expériences de circuits contre la montre ont été regroupées dans le “World Circuit” au même titre que le mode arcade. On se demande vraiment ce qu’il s’est passé dans la tête des développeurs. Il faudra prendre l’habitude mais il faut avouer que c’est terriblement déroutant.

Pour autant, l’aspect global est premium, agréable, bien modélisé et les 60 FPS rendent l’expérience authentique. Par ailleurs, le SSD de la PS5 permet de s’affranchir de toute forme de temps de chargement, et c’est un sacré luxe/confort ici, tant les allers/retours sont nombreux.

Symphonie numéro 7 par Polyphony Digital

Alors là, les mots manquent pour pouvoir décrire ce que Gran Turismo 7 propose niveau sonore. C’est tout simplement incroyable. Je vous laisserais vous délecter du V6 et des deux turbocompresseurs de la GT-R Nismo de 2017 et de ce “psshiiit” à chaque changement de rapport. L’ambiance générale propose des musiques classiques, pop et alternatives qui siéent parfaitement au côté musée de Gran Turismo 7. En course, vous ne serez pas dépaysé par rapport à GT Sport avec un côté punchy pour accompagner vos trajectoires.

Cette fois, il n’y a pas que la conduite qui compte. Gran Turismo 7 voit les choses en grand avec la personnalisation. Le Tuning Shop permet de personnaliser les entrailles et les performances de vos voitures. Au fil de votre carrière dans le Café, vous pourrez utiliser des composants Sports, Club Sports, Semi-Racing, Racing et Extreme (avec de la nitro oui).

GT7 met les petits plats dans les grands et n’hésite pas à faire du fan service à outrance. En effet, c’est le retour du GT Auto qui permet la maintenance et les services : nettoyage de la carrosserie (avec l’animation de GT5 pour les plus observateurs ou connaisseurs), changer l’huile, restaurer le moteur ou restaurer la rigidité du châssis.

La personnalisation touche aussi et surtout l’extérieur. Il est possible personnaliser les jantes, les couleurs, les pièces de carrosserie, des éléments racing, la couleur des phares et néons et jouer avec éditeur de livrées. A noter qu’il est maintenant possible d’appliquer des stickers sur les vitres pour toujours plus de créativité ! La grande nouveauté est la possibilité d’ajouter des kits de carrosserie. Jacky tuning bonjour !

Comme dans GT Sport, on peut aussi personnaliser notre driving gear c’est-à-dire le casque et la combinaison.

Mode Sport en nette progression

Le mode Sport était la raison pour laquelle on jouait à GT Sport. Dans GT7 il est encore plus profond et l’aspect Sim Racing est sensiblement plus poussé. Rien qu’avec la nouvelle règle qui vous pénalise si vous coupez la ligne de stand. Ce qui n’était pas le cas avant.

La formule reste identique. Vous devez passer par la case qualification (ou pas) pour vous retrouver en départ arrêté ou roulant au début de la course et décrocher la première place.

Les Daily Races existent toujours et changent au fil du temps, au bon vouloir du jeu. Le SR (Sportmanship Rating) ou votre niveau de Fair Play sera déterminé par votre conduite en ligne. Plusieurs courses sans accrochage et en respectant les lignes de chacun feront monter votre SR. Votre DR (Driving Speed) quant à lui est relié à votre SR. Il commence à la lettre E puis D, C, B, A, A+ et S.

Il est très important si vous désirez participer aux championnats organisés par Gran Turismo à chaque début de saison. Votre DR vous donnera accès aux ligues GT1, GT2 ou GT3 en fonction de votre niveau et ça, jusqu’à la fin de la saison.

Notre avis concernant Gran Turismo 7

C’est très simple. Gran Turismo 7 est la meilleure proposition automobile sur console sur son segment ! Graphiquement, il est incontesté sur la modélisation des véhicules. Sur les paysages, beaucoup moins ! Manette en main et grâce à la Dual Sense, c’est le plus complet et le plus convaincant. Quand je parle de segment, je fais référence à son côté accessible et hybride. Ce n’est pas vraiment un jeu d’arcade ni une simulation malgré son nom (The Real Driving Simulator). Enfin, ce n’est plus le cas depuis que la concurrence est des plus féroces. Pour autant, que l’on soit d’un côté ou de l’autre, GT7 excelle. Est-ce qu’on pardonnera 9 ans d’absence pour cette proposition ? La réponse est non. En revanche, on est obligé de dire qu’il s’agit bien du retour du roi.

Gran Turismo 7

9

Note Globale

9.0/10

On aime

  • Une déclaration d’amour à l’automobile
  • Les sensations de conduite inégalées à la manette
  • Proposition graphique qui éclabousse !
  • Scape !
  • Le contenu (qui va beaucoup s'étoffer!)
  • Le mode Sport en progression

On aime moins

  • Inégal graphiquement
  • Le rallye anecdotique
  • Les achats in game ! Non !
  • Ambiance sur circuit fade et vide
  • Connexion obligatoire !