Test Fist of the North Star – Lost Paradise (ou Ken le Survivant) sur PS4

Ken le Survivant X Yakuza sur PS4

Hokuto no Ken, plus connu chez nous sous le nom de Ken le Survivant, est un manga qui a bercé l’enfance de pas mal de gens malgré son côté ultra-violent et qui reste encore aujourd’hui une valeur sûre du manga. Malgré beaucoup d’adaptations vidéoludiques plus que discutables, l’annonce d’un Ken « à la sauce Yakuza » par SEGA avait de quoi exciter pas mal de gens. Qu’en est-il de cette version PS4 ?

Amour perdu sous fond de bourre-pifs explosifs

Sans rentrer dans les détails du manga (histoire de ne pas spoiler, mais si vous n’avez toujours pas lu ce manga, merci de rapidement vous mettre à jour), la trame principale est plutôt bien tenue dans Fist of the North Star – Lost Paradise. Après un premier combat épique contre Shin, notre bon vieux Ken erre comme une âme en peine dans le désert à la recherche de sa bien-aimée Yuria. Ses pas poussiéreux l’amèneront jusque à la ville d’Eden où des indices sembleraient indiquer que Yuria s’y trouverait.

test fist north star ken survivant ps4 Malgré quelques libertés scénaristiques (qui risquent de faire hurler les otaku les plus hardcore de l’internet), tous les personnages principaux de la série (Toki, Raoh, le duo Bat/Rei…) sont bien là à la plus grande joie des fans de la série et on tombe très facilement dans l’ambiance post-apocalyptique de Ken le Survivant, notamment visuellement grâce à ses costumes à base de picots et de grosses épaulettes (et aussi grâce aux masses musculaires des protagonistes).

Petite note qui peut avoir son importance : le jeu est doublé au choix en japonais (mais sans les voix originales) ou en anglais et sous-titré en anglais (donc passez votre chemin si vous cherchez une version française). Au niveau du cast des voix, SEGA ne s’est pas trop embêté et a tout simplement repris l’équipe de la série Yakuza, ce qui fait qu’on se retrouve donc avec un Ken qui à la voix de Kiryu de Yakuza. « Fainéant » vous dites ? Attendez de lire la suite …

Maudit soit l’architecte !

L’annonce de la reprise par la team Yakuza avait de quoi faire rêver la plupart d’entre nous. Toutefois, on redescend vite sur terre dès les premières secondes. Oubliez le moteur de Yakuza 6 (le fameux Dragon Engine) car Lost Paradise s’appuie sur le moteur de l’ancienne génération (celui utilisé notamment pour Yakuza Kiwami mais aussi Yakuza 0) ce qui nous donne un rendu pas vraiment folichon et surtout une raideur caractéristique d’un lumbago bien prononcé chez tous les personnages. On pourra toujours se consoler en découvrant que le jeu tourne à 60 fps ce qui est plutôt agréable notamment lors des phases de combat.

Côté contenu, SEGA n’a pas vraiment cherché bien loin… Presque absolument tout est un copié / collé de la série Yakuza : map / système de combat / mini-jeux / restaurants / hôtesses / sub-story à l’humour déjanté… Bref, on a parfois l’impression d’avoir affaire à un mod de Yakuza tant les ressemblances sont à la limite parfois de l’abus. Et ce choix est clairement discutable notamment vis-à-vis des personnages car les enchaînements de phrases cultes du type « c’est l’heure de sortir les ordures » mixés à des sub-story à la limite du débile font parfois passer Ken pour l’abruti de service, ce qui n’est pas toujours de très bon goût.

Reste quand même une nouveauté dans Lost Paradise : le fait de pouvoir sortir en voiture pour se déplacer sur une map à la recherche de loots (le wasteland) ou tout simplement pour continuer l’histoire (comme par exemple aller à Cassandra rencontrer Toki). Excellente idée ? Oui, encore aurait-il fallu que la conduite du véhicule ne soit pas un vrai enfer savonneux tant le contrôle est absolument immonde et ne vous fait souhaiter qu’une chose : arriver le plus rapidement possible à bon port.

Et sinon, le côté Yakuza est comment ?

Côté gameplay et game design, comme dit tout à l’heure, Lost Paradise est un copier/coller d’un Yakuza, on y retrouvera donc la plupart des éléments qui ont fait le succès de la série, notamment sur ses mini-jeux avec au programme : Le traditionnel bar à hôtesse (mais arrangé), le barman, le baseball, les courses de voitures, le chasseur de primes, le docteur Kenshiro…

Bref, le contenu est plutôt conséquent et garantit une bonne durée de vie. Comptez donc autour des 35h si vous voulez en faire le tour (durée inférieure à un Yakuza, il ne faut pas se le cacher).

Côté déplacements en ville et lors des phases de combat, on pourra toujours pester contre une caméra qui date d’une autre époque, toutefois, on aura tendance à systématiquement l’oublier lors des finishing moves de Ken qui, pour le coup, sont plutôt très bien réussis et vous feront probablement lâcher quelques « atatatata » ou autres « omae wa mou shindeiru » jouissifs lors des nombreuses phases de combat.

Et c’est bien là tout le paradoxe de ce jeu qui est clairement à la ramasse techniquement et qui souffre d’une certaine fainéantise de la part des développeurs MAIS qui se compense naturellement par l’univers de Ken plutôt bien retranscris et qui frappe droit dans le petit kokoro des joueurs fan de série. Car oui, Fist of the North Star – Lost Paradise s’adresse avant tout aux fans de la série, le message est très clair.

Notre avis concernant Fist of the North Star - Lost Paradise

Poing serré et colère débordante, le tout avec l’étoile annonciatrice de la mort dans le ciel. Tels seront la plupart des fans de la série qui s’essayeront au titre. En colère car le fond est plutôt honnête et se baser sur le game design des Yakuza était plutôt une bonne idée. Mais le reste manque cruellement d’investissement, de souhait de pousser le concept jusqu’au bout pour fournir le jeu vidéo que tout fan de la série rêve d’avoir depuis des années. Il n’en reste pas moins que le jeu se laisse prendre en main malgré ses défauts et surtout sera pardonné par les gens qui apprécient le monde de Ken le survivant. Les plus otakus, cependant, hurleront le poing levé vers la grande Ourse en pleurant sur la nième version ratée de leur série de cœur.

Fist of the North Star - Lost Paradise

6

Notre avis

6.0/10