Test Final Fantasy Tactics The Ivalice Chronicles (sur PS5) : c’est le retour d’un monument
Lancé pour la première fois sur PlayStation en 1997, Final Fantasy Tactics a connu plusieurs opus, notamment un épisode Game Boy Advance très apprécié. En 2025, la saga est de retour, dans une version (forcément) modernisée. Dès les premières minutes de Final Fantasy Tactics The Ivalice Chronicles sur PS5, on retrouve cette atmosphère si particulière, si envoutante. Mais attention, le jeu n’est pas forcément destiné à tous les joueurs. On vous explique.

C’est une réédition plutôt ambitieuse, qui manque un chouia de peaufinage (on y reviendra), mais qui tend à convaincre que ce classique du tactical-RPG est non seulement toujours pertinent… mais capable de briller, même à l’ère moderne. Pour les amateurs de stratégie poussée, de narration sombre ou de système de classes riche, c’est un rendez-vous presque incontournable. Pour les autres… il faudra accepter quelques travers, ou passer son chemin..
Système de classes, trame scénaristique et doublage inédit
L’un des points forts majeurs de cette version est la myriade de classes disponibles. Guerrier, mage, archer, chevalier dragon, invocateur, et tant d’autres : chacun offre ses compétences, ses affinités, et ses évolutions. Le jeu vous incite à expérimenter, à combiner, à équilibrer les formations.
Ce n’est pas un simple “choisir la classe la plus forte” : chaque mission, chaque configuration ennemie demande de repenser son effectif. Le plaisir de voir un personnage “lambda” devenir redoutable après une série de reclassages est intact (et bigrement jouissif).

Les affrontements ne sont pas de simples escarmouches : ils s’apparentent souvent à des puzzles complexes. Positionnement, portée, effet de zone, altitude, compétences spéciales… tout intervient. On sent le poids du moindre pas, de la case sur laquelle on atterrit. Et gare à ne pas se faire piéger sans un remède pour faire revenir à la vie un camarade tombé au combat qui, au bout de 3 tours, disparaitra à jamais.

Côté scénario, Ivalice Chronicles ne fait pas dans le léger. Trahisons, enjeux politiques, conflit entre classes sociales, quête de pouvoir… Le ton est sombre, intense, souvent dramatique. On y trouve une profondeur rarement vue dans un jeu de stratégie.
Et ce doublage inédit est une vraie réussite : voix justes, émotions crédibles, moments de tension bien rendus. Le doublage apporte non seulement de l’immersion, mais aussi du poids, ce qui magnifie les (nombreuses) scènes-clés.
Sur PS5, la fluidité et l’affichage impeccable permettent de savourer ces instants où une stratégie bien pensée renverse ce qui semblait un cauchemar. Pour les amateurs de jeux où réfléchir compte plus que foncer, c’est une véritable célébration. A cela s’ajoute la possibilité d’accélérer les combats, sans compter des chargements réduits, parfait donc pour faire quelques sessions par ci par là. D’ailleurs, si vous disposez d’un PlayStation Portal, sachez que l’accessoire de Sony se prête idéalement aux sessions de jeu sur ce Final Fantasy Tactics.
Lisibilité et patte graphique : quand le regard pêche
Malgré tous ses atouts, ce Final Fantasy Tactics The Ivalice Chronicles souffre parfois d’un problème de lisibilité. En effet, les angles de caméra choisis pour certaines missions rendent les cases difficiles à distinguer. Certes, on peut faire tourner la caméra, dézoomer ou même actionner une vue de dessus, mais la lisibilité reste parfois bien hasardeuse. On se retrouve à tâtonner, à douter : “où est cette case-là ? Est-ce bien celle-ci que je veux atteindre ?”
Cela peut frustrer lors des moments les plus tendus, quand chaque placement compte. Le manque de clarté visuelle vient de la combinaison d’une caméra trop éloignée ou trop penchée, de l’ombre portée, et du design de certains environnements. Ceux qui ne sont pas patients risquent de ronchonner très fort, voire d’abandonner. Sans compter que le jeu est loin d’être facile.

De plus, The Ivalice Chronicles se heurte à une patte artistique qui divise. Les environnements bénéficient souvent d’un bon travail : lumières, textures, ambiance… Mais les personnages eux ? Trop lisses, trop peu détaillés. Manque de grain, de traits marqués, de relief dans les visages.
On sent bien que le jeu vieillit, ou que la mise à jour graphique n’a pas tout rattrapé. Cela ne gâche pas l’expérience, mais pour ceux qui attachent beaucoup d’importance au rendu visuel, ce sera un frein. A noter qu’il est possible de jouer à la version originale, en plus de la version retravaillée.
Final Fantasy Tactics en 2025 : pour qui, quand, et à quel prix ?
Final Fantasy Tactics The Ivalice Chronicles est avant tout un jeu taillé pour les stratèges patients et passionnés. Il s’adresse à ceux qui aiment réfléchir avant d’agir, qui savourent la complexité d’un système de classes riche et la satisfaction de construire une équipe équilibrée. Si vous aimez les jeux de stratégie exigeants, où chaque décision compte et où la victoire se mérite, vous serez conquis.

Le titre séduira également ceux qui apprécient une narration forte, ancrée dans des thématiques matures. Entre luttes de pouvoir, trahisons et dilemmes moraux, le scénario offre une intensité rare, renforcée par un doublage inédit particulièrement réussi. C’est un jeu qui se vit autant qu’il se joue, porté par une ambiance sonore et narrative de grande qualité.
En revanche, le jeu risque de laisser de marbre ceux qui recherchent une expérience plus directe, plus fluide. The Ivalice Chronicles ne s’offre pas facilement : son système complexe demande du temps et de l’investissement. Sa lisibilité parfois brouillonne, notamment à cause d’angles de caméra mal pensés, et sa patte graphique un peu trop lisse pourraient aussi refroidir certains joueurs.
Enfin, si vous êtes amateur d’action rapide, de combats nerveux et immédiats, cette aventure pourrait vous paraître trop lente, trop méthodique. Final Fantasy Tactics The Ivalice Chronicles ne cherche pas à plaire à tout le monde : il s’adresse à une niche exigeante, prête à s’immerger dans une expérience dense, stratégique et profondément narrative.