Notre essai du scooter Niu NQi Sport (50 cc) : la dolce vita version électrique

Il y a dans le scooter ce petit quelque chose d’intemporel. Une clé tournée (ou un bouton pressé), un moteur qui s’éveille, et soudain la ville semble plus petite, plus douce. On pense à la dolce vita italienne bien sûr, aux Vespa filant entre les immeubles, à ce MBK Booster que l’on désirait tant à 14 ans, au vent qui s’engouffre sous le casque, à cette liberté immédiate qu’aucune voiture ne saura jamais vraiment offrir.

Aujourd’hui, cette liberté se conjugue de plus en plus à l’électrique. Silence, simplicité, coût d’usage réduit, conscience écologique un peu plus tranquille… Le scooter électrique s’est imposé dans le paysage urbain, et parmi les acteurs qui comptent, Niu (dont on a testé il y a quelques mois la trottinette électrique KQi 100) s’est taillé une place de choix. Le Niu NQi Sport 50 cc est l’un de ses modèles les plus populaires. Nous avons pris son guidon pendant quelque mois pour voir ce qu’il a vraiment dans le ventre.

Un design néo-rétro qui assume sa différence

Premier contact visuel : le Niu NQi Sport ne cherche pas à faire l’unanimité. Et c’est sans doute ce qui fait aussi son charme. Son design néo-rétro, tout en rondeurs, avec ses larges flancs et sa signature lumineuse reconnaissable entre mille, divise. Certains le trouveront un peu massif, presque trop sage, d’autres apprécieront cette identité forte, loin des clones fades qui peuplent parfois le marché de l’électrique.

Dans l’ensemble, la silhouette est cohérente, moderne sans être futuriste, avec ce petit parfum nostalgique qui rappelle que le scooter, avant d’être un objet connecté, est surtout un compagnon du quotidien. Les coloris proposés renforcent cette impression d’objet “lifestyle”, pensé pour la ville et ses usages.

Bonne surprise dès les premiers instants : la configuration initiale est d’une simplicité déconcertante. L’application Niu, disponible sur smartphone, guide l’utilisateur pas à pas. En quelques minutes, le scooter est appairé, prêt à rouler, avec un accès immédiat à une multitude d’informations.

L’écran du NQi Sport est à l’image du reste : clair, lisible, pratique. Vitesse, niveau de batterie, mode de conduite, clignotants… tout est parfaitement visible, même en plein soleil. Certes, ce n’est pas la dernière génération d’écrans chez le constructeur, mais on n’en demande pas plus, et surtout pas moins. Niu a trouvé le bon équilibre entre modernité et lisibilité, sans tomber dans la surenchère.

Confort de conduite : le plaisir avant tout

C’est une fois lancé que le Niu NQi Sport révèle l’un de ses plus gros atouts : son confort de conduite. La position est naturelle, la selle accueillante, et le silence de fonctionnement transforme chaque trajet en parenthèse apaisante.

La motorisation électrique est particulièrement agréable en mode Sport, celui qui libère toute la puissance disponible. Sur le plat, c’est un vrai bonheur : les accélérations sont franches, fluides, sans à-coups. En ville, on se faufile avec aisance, on redémarre aux feux avec assurance, et on profite pleinement de cette sensation unique propre à l’électrique.

Attention toutefois dès que la route s’élève. En montée, le NQi Sport montre ses limites. Il n’est pas rare de plafonner à 25 km/h sur certaines pentes abruptes, ce qui peut devenir un brin stressant, voire dangereux, lorsque la circulation est dense. Ce n’est pas rédhibitoire, mais c’est un point à bien avoir en tête selon son environnement quotidien.

Côté sécurité, le Niu NQi Sport se montre convaincant. Le freinage est mordant, efficace, et inspire confiance, que ce soit en ville ou sur route humide. On sent que le scooter a été pensé pour un usage quotidien, avec une vraie attention portée à la sérénité du conducteur.

Les petits détails pratiques font aussi la différence. Le rangement sous la selle est bienvenu, même s’il ne permet pas d’accueillir un casque intégral. Le crochet sous le guidon est très pratique pour suspendre un sac, et les ports USB (A et C) permettent de recharger un smartphone ou un GPS sans se poser de questions. Des attentions simples, mais qui comptent au quotidien.

Une application très complète, mais gare à la batterie (du scooter)

L’application Niu est clairement l’un des points forts de l’expérience. Suivi de la batterie, statistiques de trajets, état du scooter, alertes, et surtout géolocalisation GPS : tout y est. En cas de vol ou simplement pour retrouver son scooter dans une rue bondée, c’est un vrai plus.

Revers de la médaille : cette géolocalisation consomme de l’énergie, même à l’arrêt. Si le scooter reste plusieurs semaines au garage, notamment en hiver, la batterie peut se retrouver très basse au moment de le reprendre. Un détail à anticiper, sous peine de mauvaise surprise.

L’autonomie, c’est sans doute le point le plus délicat de ce Niu NQi Sport. En usage urbain, l’autonomie se montre globalement stable et prévisible. Les trajets plats, les arrêts fréquents et une conduite coulée permettent de conserver une consommation régulière et maitrisée, avec environ 55 km d’autonomie, comme annoncé.

En revanche, dès que l’on quitte la ville (le plat), le constat peut changer. À la campagne, une longue montée suffit parfois à voir la batterie fondre comme neige au soleil. La récupération d’énergie, limitée au freinage, n’aide pas vraiment à compenser ces pertes. Résultat : l’autonomie devient fluctuante, parfois frustrante, et demande une vraie anticipation, notamment en zone rurale.

A noter qu’une fois passé sous la barre des 15%, le scooter n’est utilisable qu’en mode Eco, et donc limité à 25 km/h. En milieu rural, il est donc important de ne pas se laisser piéger, sous peine de se mettre en danger sur des routes souvent limitées à 50 km/h, voir davantage.

Autre point perfectible : la recharge. Comptez environ 7 heures pour une charge complète, avec un bloc de charge qui a tendance à bien chauffer. Ce n’est pas dramatique, loin de là, mais cela manque un peu de modernité face à certains concurrents plus rapides.

On regrette également quelques finitions trop plastiques, qui contrastent avec le tarif et le positionnement du scooter. Enfin, mention spéciale aux nombreux petits “bip bip” au démarrage ou à l’arrêt. Rien de grave, mais ces sons un peu cheap donnent parfois au NQi Sport un côté gadget, presque jouet, qui tranche avec son sérieux global.