Test Mario Kart World, un nouveau départ oui… mais pour le meilleur ?
C’est fait ! La Nintendo Switch 2 est enfin disponible en boutiques, et déjà dans pas mal de foyers français. Une nouvelle console Nintendo qui constitue toujours un évènement en soi, même si cette Switch 2 constitue en réalité un prolongement de la Nintendo Switch, avec « la même en mieux« . Une console emmenée par une seule réelle exclusivité, mais pas des moindres, puisque c’est un certain Mario Kart World qui va accompagner l’immense majorité des consoles vendues en France et dans le monde. Mais que vaut ce nouvel épisode ? Notre test complet.

Un Mario Kart World qui fait plaisir aux yeux et aux oreilles…
Après l’excellent Mario Kart 8 Deluxe, qui constituait l’aboutissement d’une formule débutée en 1992 avec Super Mario Kart, la licence de Nintendo prend un nouveau départ sur Nintendo Switch 2. Avec Mario Kart World, Nintendo redonne un coup d’accélérateur à sa franchise culte. Disponible exclusivement sur la Switch 2, cet opus marque une nouvelle étape grâce à une réalisation technique revue à la hausse, un gameplay plus accessible que jamais et un monde ouvert inédit dans la série.

Dès les premières courses, le saut graphique, sans être flagrant, est palpable Portée par une Switch 2 annoncée comme six fois plus puissante que sa devancière, la licence brille désormais en 4K à 60 FPS (en solo ou à deux joueurs), avec des circuits à la direction artistique étonnante, avec des pistes plus larges, plus verticales et parfois bourrées de raccourcis.
Du désert aride de Mario Bros Circuit aux routes japonaises parsemées de feuilles d’érable, chaque environnement regorge de détails et affiche une identité visuelle forte. La profondeur de champ accentue l’immersion dans ce monde ouvert interconnecté, une première pour Mario Kart. À quatre joueurs en écran partagé, le framerate descend à 30 FPS, sans nuire à la lisibilité, mais cela reste un peu dommage.

Les animations bénéficient elles aussi d’un soin particulier. Dérapages, sauts et accélérations sont retranscrits avec une fluidité impressionnante. Les karts vibrent, les suspensions s’affaissent, les personnages réagissent à chaque impact, et les nouvelles recrues, comme Goomba, s’intègrent avec le charme cartoon cher à l’univers Nintendo – dans la lignée du film Super Mario Bros.
Mais c’est sans doute du côté de l’accessibilité que Mario Kart World étonne le plus. Commandes épurées, aides à la conduite par défaut, et surtout un mode survie éliminant les derniers à chaque checkpoint : le jeu pense autant aux novices qu’aux joueurs aguerris. On retrouve évidemment les modes 50cc, 100cc et 150cc ici (pas (encore ?) de mode 200 cc), et si vous êtes un tant soit peu familier avec la série, optez directement pour le mode 150cc.

Côté gameplay, le tout a un petit côté « flottant » de prime abord, mais il suffit de quelques minutes à peine pour manier les dérapages, synonymes de turbo en fonction de leur durée. A noter l’arrivée ici d’un nouveau turbo, accessible via le Super Saut. Ce dernier se charge en pressant la touche de saut en ligne droite, et permet, une fois la touche relâchée, d’effectuer un saut qui va permettre de grinder sur une bordure ou encore sur n’importe quel mur. Sympa.
… mais un Mario Kart World qui déçoit aussi un peu (beaucoup ?)
Malgré tout, nombreux sont les joueurs à exprimer leur frustration face à ce Mario Kart World, la faute à un côté « course » qui a été un peu mis de côté. La tentative de renouveler le mode traditionnel en supprimant les trois tours classiques au profit d’un long parcours débouchant sur un unique tour de piste avait du potentiel.
Malheureusement, ce choix s’avère peu convaincant dans la réalité. Les portions précédant la piste se résument souvent à de longues lignes droites très larges, sans réelle complexité ni intérêt. Certes, l’aspect compétitif — affrontements entre joueurs et objets bonus — reste intact, mais les tracés manquent alors cruellement d’identité. Résultat : difficile de se rappeler le moindre nom de circuit, même après plusieurs jours de jeu.

En réalité, le mode balade en monde ouvert se révèle, au final, largement anecdotique. Et alors que Nintendo semble avoir largement misé sur cette fonctionnalité comme l’un des axes forts de son titre, le résultat s’apparente à un certain échec. L’exploration manque d’intérêt, d’interactions marquantes, et laisse une impression de vide.
Espérons que les véritables efforts du studio se concentrent plutôt sur les mises à jour à venir, et que ces derniers prendront en compte les retours des joueurs, en réinstaurant (entre autres) la possibilité de participer à des Grand Prix qui proposent bel et bien 3 tours sur chacun des 4 circuits.

Car ce nouvel opus s’éloigne clairement du jeu de course traditionnel pour prendre des allures… de party game motorisé. Si vous attendiez un jeu de course au gameplay technique et exigeant, il n’en est rien. À l’inverse, on se retrouve ici avec des circuits élargis à l’extrême, 24 joueurs en piste (était-ce vraiment nécessaire ?) et une avalanche d’objets qui noient parfois toute finesse de conduite, au profit d’un certain « fun ».
Le choix semble assumé, mais il laissera sans doute sur leur faim ceux qui espéraient une évolution plus ambitieuse de la formule. A noter également que certains tracés appellent à un côté « Tony Hawk », avec des slides à n’en plus finir… A cela s’ajoute la présence de 24 concurrents au total, ce qui n’apporte rien de réellement positif, si ce n’est davantage de chaos, notamment en multijoueur en ligne…
En effet, il faut savoir que si ce Mario Kart est pluôt appréciable en solo (ou en multi local), il devient (très) vite chaotique en ligne, un comble pour un opus « World ». Si vous êtes un joueur solo, vous devriez donc apprécier l’expérience globale, mais a contrario, si vous jurez par le mode en ligne, préparez-vous à hurler plus d’une fois. Vous voilà prévenus.

En définitive, et en l’état, difficile pour ce Mario Kart World de justifier son prix pour le moins élevé (90 €). Le contenu reste bien trop chiche, et en plus d’un mode balade bien creux (mais qui ravira les plus jeunes joueurs), Mario Kart World semble encore manquer de pas mal de peaufinage, d’équilibrage et de contenu pour espérer se hisser à la hauteur de son illustre prédécesseur. Un peu comme s’il avait été lancé un peu trop tôt, avec pas mal d’éléments qui font un peu « cheap » pour un jeu attendu depuis 11 ans tout de même. Idem pour ce qui est du mode Bataille, avec deux modes de jeu seulement, et des maps trop vastes, sans originalité, et finalement assez inadaptées…
Le fait est que le jeu joue à l’extrême l’esprit festif de la série, et tente d’en repousser les limites avec plus ou moins de réussite. De futures mises à jour viendront étoffer le contenu (circuits, personnages…), mais on espère que Nintendo ajustera également le mode Grand Prix, assez frustrant à l’heure actuelle pour qui aime le côté « course » de Mario Kart. A envisager donc si vous achetez une Nintendo Switch 2, mais il n’est pas improbable que vous vous montriez un chouia déçu.
Notre avis concernant Mario Kart World
Mario Kart World
On aime
- Un nouveau Mario Kart !
- Les animations au top
- Certains circuits vraiment très réussis
- Le mode Survie, terrible !
- La bande-son ultra efficace
On aime moins
- Le côté "course" sacrifié en mode Grand Prix
- L'open world vide et peu captivant
- Ces longues lignes droites...
- Un peu chiche parfois graphiquement (et côté contenu)