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Test A Plague Tale : Innocence, plongée (réussie) dans la France du XIVè Siècle

La Peste Noire « made in France »

La peste noire envahit nos consoles et PC avec le nouveau bébé d’Asobo Studio ! Dévoilé par Focus Home interactive en janvier 2017 sous le nom de code « The Plague », le projet des bordelais d’Asobo Studio arrive enfin dans nos belles contrées verdoyantes. A Plague Tale : Innocence n’a cessé d’intriguer depuis son annonce. L’aventure d’Amicia et de son frère Hugo vaut-elle le coup d’être vécue ?

Le joueur incarne Amicia de Rune, une jeune adolescente française âgée de 14 ans, cette dernière est toujours accompagnée de son petit frère Hugo, deux orphelins livrés à eux-mêmes alors que la guerre et la peste font rage dans la France du XIVème siècle. Bien qu’ayant le même sang, les deux enfants se connaissent peu.

En effet, Amicia a été élevé par son père, Robert de Rune, chevalier au service du roi de France. Robert de Rune lui a appris à chasser, tandis qu’Hugo, atteint d’une mystérieuse migraine, est gardé par sa mère Béatrice de Rune dans sa chambre fermée à double tour. Ils vont devoir survivre et ne compter que sur eux-mêmes, car ils sont poursuivis par l’Inquisition dirigée par le seigneur Nicholas qui en a après Hugo. Nicholas le tient pour responsable de l’apparition de la Peste Noire par le biais de sa maladie présente dans son sang.

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Et comme si cela ne suffisait pas, une multitude de rats sont à l’affût, prêts à les dévorer. Amicia va devoir tout faire pour protéger Hugo. Le côté linéaire de l’aventure pourra déplaire, mais n’est pas vraiment un souci dans la mesure où l’histoire racontée est certes classique et rappelle The Last Of Us de Naughty Dog. Mais elle rappelle aussi Les Fils de l’homme d’Alfonso Cuarón Orozco. Notre quête est d’amener le petit frère à un endroit bien précis, Hugo est atteint d’un mal étrange. La narration est très bien réalisée, en effet sans être extraordinaire, elle reste intéressante à suivre.

Les personnages, sont charismatiques et très bien écrits. Pour un jeu AA, A Plague Tale : Innocence parvient même à quelques moments, à égaler quelques jeux à plus gros budgets dans la réalisation et sa mise en scène. Certains moments peuvent paraître mal réalisés mais dans l’ensemble, suivre l’histoire d’Amicia et de son frère Hugo en pleine peste noire, passionne.

Allo ? J’ai besoin d’un dératiseur !

Le premier chapitre du jeu fait office de tutoriel, un épilogue intelligent qui permet d’apprendre plus sur les bases de gameplay du titre. Ce dernier est ingénieusement fait alors qu’habituellement les tutoriels sont longs et pas passionnants pour un sou. Le titre des bordelais d’Asobo Studio est avant tout un jeu d’infiltration, en effet il faudra se cacher, esquiver ou même distraire les ennemis pour passer.

Seuls quelques combats se présentent mais c’est plutôt rare dans la majorité des situations. Un côté crafting est présent aussi, pour pouvoir construire des objets utiles à la fronde, arme principale du jeu pour les énigmes, l’infiltration et les combats, ou même améliorer son équipement collecter des ressources dans les environnements du titre. Attention il faudra toutefois trouver les établis où le crafting sera possible.

Des séquences de poursuite à la manière d’Uncharted sont présentes. Les énigmes parlons-en, elles sont globalement faciles mais pas dénuées d’intérêt, en effet ces dernières utilisent l’environnement et sont particulièrement bien pensée malgré leur aisance. Pendant une grosse partie du jeu Amicia sera accompagné de son frère Hugo ou occasionnellement d’autres personnages de l’histoire. Il faudra donc surtout gérer Hugo, Amicia étant en mesure de lui donner des ordres.

Ce duo fait un peu penser à celui de Booker et Elizabeth dans Bioshock Infinite ou celui de Joel et Ellie dans le culte The Last Of Us. Le game design du jeu est très ingénieux, l’environnement sert au gameplay. Les rats et leur gestion de mouvement est impressionnante et renforce la tension. L’IA est plutôt permissive l’ensemble. A certains moments les rats seront vos meilleures armes contre certains ennemis humain. Divers projectiles vous serviront pendant l’aventure, des cailloux, pots et autres afin de vous faciliter l’infiltration ou résoudre une énigme.

Arrête-moi si tu peux

A Plague Tale : Innocence est avant une expérience entièrement solo, en effet aucun multijoueur et autres modes ne sont présents. L’histoire vous tiendra scotché devant votre écran durant la grosse quinzaine de chapitres qui composent l’aventure. Une dizaine d’heures sera nécessaire pour connaitre la fin des aventures d’Amicia et de son frère Hugo. Solide pour un titre uniquement solitaire. En plus de cette trame narrative.

Certains objets seront à ramasser comme des fleurs qui serviront à compléter l’herbier d’Hugo et d’autres joyeusetés comme des objets ou des documents. Le jeu n’est ni trop, ni trop court, il est parfaitement dosé pour s’apprécier comme tel. Hugo est un élément un important du jeu, en effet vous devez lui tenir la main dans la plupart des cas, si vous vous éloignez de lui il commencera paniquer et avertira tous les ennemis aux alentours.

C’est l’Aquitaine qu’on aime

A Plage Tale : Innocence tourne sur un moteur propriétaire d’Asobo Studio dont on ne connaît pas le nom. Ce dernier fait très bien le boulot, en effet le titre de Focus Interactive est vraiment joli, dans le détail certaines textures ne sont pas folichonnes. Malgré ça le jeu est agréable à l’œil, c’est grâce notamment à une direction artistique de très haut vol.

Les artistes ont semble-t-il voulu donner un côté impressionniste au côté visuel du titre. Se déroulant en Aquitaine, l’œuvre rend hommage à la région. L’ensemble tourne très bien, sans gros ralentissements gênant et gros bugs majeurs. Un clipping est parfois visible mais jamais rien qui ne viens entacher le plaisir de jeu. Au rang des accrocs, un flou est perceptible à l’écran, pas toujours de bon goût d’ailleurs. Compatible PS4 Pro et Xbox One X, le titre prend tout seul sens sur un bel écran en HDR.

L’une des parties les plus réussies du jeu est évidemment la partie musicale, en effet Asobo Studio a confié cette partie à Olivier Derivière. Déjà présent dans plusieurs jeux français comme Remember Me, The Council, Vampyr mais aussi les deux Obscure. Le compositeur français est probablement l’un des meilleurs dans le monde vidéoludique. Ses compositions sont ingénieuses et immersives. Toutes les musiques collent parfaitement aux différentes ambiances qu’offrent le titre de Focus Interactive.

En effet, traverser un champ de batailles qui a fini en chantier fait monter la musique en tension. Niveau doublages, le jeu propose une version française, heureusement puisque le jeu se passe en France. Dans la majorité des cas la VF est plutôt bonne à part quelques rares ratés. Une version anglaise est disponible, mais on la déconseillera question d’immersion. Les bruitages et tout le reste sont parfaitement bien intégrés à l’ambiance du jeu.

Notre avis

8.0
A Plague Tale : Innocence arrive comme un vent fraicheur dans l’industrie saturée de triple A. En effet, les développeurs d’Asobo Studio livrent une copie presque parfaite. S’appuyant sur une histoire et une narration de qualité ainsi que des graphismes léchés, ils permettent au titre d’Asobo Studio de titiller certaines grosses productions dans les thèmes abordés ainsi que dans son gameplay, parfois ingénieux. Malgré toutes les grosses qualités que possède le bébé de Focus Home Interactive, certains problèmes d’ordre technique comme une caméra parfois capricieuse et une intelligence artificielle dans les choux, peuvent déranger. A part ces reproches, A Plague Tale : Innocence se déguste avec plaisir et parvient même à certains moments à nous émouvoir. Une belle réussite !
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Notre Avis 8.0

Les plus

Artistiquement incroyable, musicalement magistral, doublages en français de qualité dans l’ensemble, beau, intéressant à jouer, l’Aquitaine comme vous en l’avez jamais vue, l’histoire et sa narration, un jeu touchant, des idées folles, certaines énigmes plaisantes, les rats et leur physique, un jeu adulte, bonne durée de vie, l’infiltration jouissive, les compositions d’Olivier Derivière, le résultat est incroyable pour un jeu AA (moyen budget), le soucis du détail, le travail sur l’ambiance, les moments de tension avec les rats.

Les moins

Le flou visuel, par moment moyen visuellement, les raccords entre les scènes cinématique, quelques soucis visuels et techniques, un côté linéaire qui pourra déplaire, des PNJ clonés, quelques ratés dans la VF, la caméra un peu capricieuse par moment, quelques séquences clichés.