Test A Juggler’s Tale : la très belle surprise de cette fin d’année

Développé par le studio allemand Kaleidoscube, par 4 personnes et publié par Mixtvision, A Juggler’s Tale (Le récit d’un jongleur en français) est disponible sur Windows, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5 (la version de ce test), Xbox One, Xbox Series X|S depuis le 29 septembre 2021. A Juggler’s Tale, c’est l’histoire d’un jeu développé en tant que projet d’école par des passionnés, devenue une petite pépite indépendante.

Il raconte l’histoire d’Abby qui est une petite marionnette sans visage qui fait partie d’une troupe de cirque et qui s’amuse à faire rire la galerie la journée dans son théâtre de marionnette. Malheureusement, elle est enfermée dans sa cage la nuit. Un jour, elle s’échappe et son aventure commence. Étant une marionnette, elle sera toujours accompagnée de ses ficelles. Accompagné d’un narrateur, vous découvrirez pourquoi Abby s’est échappée et surtout, qui contrôle les ficelles de cette histoire.

Bienvenue au pays des marionnettes !

Au départ, on est décontenancé par les ficelles attachées à Abby et qui servent à la faire bouger. Cela fait partie de la mécanique du jeu et le rend unique même si on sent aussi tout de suite les ressemblances avec d’autres jeux.

En effet, on constate d’emblée la ressemblance avec INSIDE ou encore LIMBO. Les développeurs ont beaucoup aimé ces aventures et cela se ressent. Est-ce une mauvaise chose ? Absolument pas. D’ailleurs, il était assez cocasse de savoir qu’ils n’avaient jamais entendu parler de Puppeteer (sorti sur PS3) avant de réaliser A Juggler’s Tale.

Côté gameplay et pour avancer, il faudra résoudre des puzzles. Pas d’inquiétude, ils sont assez simples mais surtout très intelligents dans leur réalisation. Ils n’ont pas été prévus pour rendre le jeu difficile mais pour étayer l’histoire. La progression est simple et linéaire c’est-à-dire que la progression se fait de gauche à droite et sur un seul axe. Cela fait complètement sens car il faut comprendre que le jeu s’apprécie comme une pièce de théâtre géante avec le côté cour et le côté jardin.

Vous rencontrerez des boss, des personnages loufoques ou encore des animaux qui ressemblent à des ennemis mais qui pourraient changer d’avis au contact de l’adorable petite Abby.

Jouer dans un Claude Monet

En termes de durée de vie, le jeu se finit en 2-3 heures maximum. Les développeurs se justifient en précisant que c’est une aventure théâtrale c’est-à-dire qu’elle peut se finir en une soirée, comme quand vous décidez d’aller voir un spectacle au théâtre. Et ça marche ! C’est court mais l’expérience est magique. Les rideaux rouges, le bruit des planches, la bande son. Tout est là pour vous donner l’impression d’avoir payé votre ticket et que votre canapé se transforme en strapontin numéroté.

Le jeu est développé sous Unreal Engine 4. Sur Playstation 5, A Juggler’s Tale est flatteur. Non pas en utilisant des trillions de polygones mais plutôt en proposant une direction artistique qui fonctionne. Comme une toile de maître, les textures sont simples mais ont ce côté pastel et pâte à modeler. Vous tomberez amoureux des saisons dans A Juggler’s Tale. La pluie, les effets de lumière, les couleurs de l’automne, les champs à perte de vue. La réalisation est si douce et colorée qu’on regrette vraiment que l’aventure soit si courte.

Côté audio, la narration portée par un seul homme est si parfaite que l’ambiance générale est sublimée. Elle vous met tout de suite dans l’aventure. Tel un conteur d’histoire, le narrateur propose de commenter ce que Abby va vivre. Il s’adresse d’ailleurs directement à elle mais peut aussi nous parler à certains moments de l’histoire. Ses phrases tantôt vindicatives et tantôt moqueuses ou encore dramatiques ainsi que sa présence (et son omniscience) donnent à l’histoire toute sa dimension.

Une excellente (mais courte) aventure

Les musiques sont épiques, joyeuses et parfaitement dans le thème. Elles sont composées par Jordan Toms et vous emmènent au pays du Bal musette à coup de flûte traversière, accordéon ou encore ukulélé. Le thème général est plutôt médiéval et absolument bien choisi pour accompagner Abby. L’ambiance celtique colle à l’univers et il est sûr que vous allez laisser le menu diffuser sa musique d’introduction si agréable.

Le jeu ne donne pas la possibilité d’être rejoué pour découvrir de nouvelles choses par exemple. Même Little Nightmare proposait des articles à collectionner ou encore Limbo qui pouvait nous surprendre avec une fin secrète. Ici ce n’est pas le cas mais pour un studio de 4 personnes, l’aventure reste convaincante.

Notre avis concernant Juggler’s Tale

Avec ses influences Inside, Limbo ou encore Little Nightmares, A Juggler’s Tale apporte une vision et un concept rafraîchissant. Ce n’est pas pour rien qu’il a remporté plusieurs prix à la Game Connection en 2019 comme, entre autres, la meilleure direction artistique, la meilleure narration ou le meilleur jeu sur PC. C’est calme et accessible. On pourrait cependant regretter son placement tarifaire de 18 € à l’heure où nous écrivons ces lignes qui, pour 3 heures de jeu, fait un peu tâche. Somme toute, c’est une courte aventure qui reste très agréable à parcourir et vous auriez tort de vous en priver.

A Juggler's Tale

8.5

Note Globale

8.5/10

On aime

  • Aventure onirique et magique
  • Un gameplay intelligent et unique
  • Une magnifique direction artistique
  • Une bande son parfaite

On aime moins

  • C’est très court
  • Pas de rejouabilité
  • Un peu cher au kilo