C’est aujourd’hui même que Berserk and the Band of the Hawk sort simultanément sur PlayStation 4 et PlayStation Vita. Un titre adapté de l’oeuvre de Kentaro Miura, développé par Omega Force et édité par Tecmo Koei. Vous y êtes ? À la lecture de ces informations vous l’aurez probablement deviné, Berserk and the Band of the Hawk est un jeu du type musou qui s’inscrit dans la lignée de la série Dynasty Warriors. Et cela tombe plutôt bien car le manga se prête plutôt bien au genre. Mais cela suffit-il à en faire un bon titre ?
L’oeuvre de Miura de nouveau adapté en jeu vidéo
Difficile de passer à côté de la série Dynasty Warriors ou plus communément qualifiée « musou/muso » en japonais. Si ces termes ne vous évoquent rien, alors ce sont peut-être les titres One Piece : Pirate Warriors mais encore Hyrule Warriors qui vous mettront sur le droit chemin. Apparût sur PlayStation dans les années 90, le genre exploite les mêmes codes à mesure des différents opus : l’histoire prend place dans un univers (Chine médiévale, The Legend of Zelda, One Piece, Gundam, Ken le Survivant etc.), place le joueur aux commandes de différents protagonistes, dans des batailles massives sur une aire de combat relativement étendue. Un genre qui est donc devenu populaire à mesure du temps pour ses capacités techniques (grand nombre d’unités affichées à l’écran), mais également pour son pari à reprendre des licences telles que celles que nous venons de citer précédemment et de les adapter au format musou.
En la matière, le sujet de cet article : Berserk, n’en est pas à son premier coup d’essai. Vous l’ignorez peut-être mais plusieurs jeux ont vu le jour au même titre que différentes éditions du manga papier ont été réalisées. Berserk, c’est avant tout l’histoire d’une oeuvre, l’histoire de son auteur qui, depuis les années 80, publie des planches fourmillant de détails. Un travail de titan qui retarde certes le rythme de publication mais qui a pour avantage de livrer à chaque tome un soucis du détail appréciable. Face à l’engouement de la série, dans le milieu du jeux video deux éditeurs et développeurs se sont livrés au travail de l’adaptation. Et quoiqu’on en dise malgré les années qui passent, le résultat était plutôt satisfaisant ! À commencer par Sword of the Berserk : Gut’s Rage sur Dreamcast qui contrairement à Berserk sur PlayStation 2 proposait une progression moins linéaire et un scénario alternatif au manga, tout en respectant ses codes. Le second quant à lui reposant un peu plus sur du bashing de couloirs.
« Griffith ! »
On pourrait continuer à vous parler des adaptations du manga notamment avec ses animés tout d’abord paru en 1997, puis ses longs montages en 2012, et enfin en 2016 son nouveau lot d’animés mais attardons-nous plutôt sur le jeu. L’univers de Berserk ne nous est pas totalement inconnu à la rédaction. C’est une série que nous affectons et à l’annonce du développement du jeu, nous partagions un sentiment de perplexité mais également de curiosité. Comme si l’espoir que Berserk and the Band of the Hawk soit en passe d’être un bon jeu. Si nous ignorons à l’heure où nous écrivons ces lignes l’avis de nos confrères, la première prise en main du titre développé par Omega Force s’est montrée agréable.
Pourquoi ? Tout simplement parce que le jeu se veut tout d’abord fidèle à l’histoire du manga. Ce dernier vous propose donc d’incarner les différents protagonistes de la bande du Faucon depuis l’arc « L’âge D’Or » à l’arc « Le Faucon Millenium ». Autant vous dire qu’une bonne partie du manga y est présente et même si les passages sont assez synthétiques, le condensé suffit amplement à comprendre les grandes lignes. De quoi se faire une mise en bouche en vue d’une prolongation. D’ailleurs, le scénario est raconté grâce à l’intégration de séquences provenant de l’animé mais également des cut-scenes réalisée à l’aide du moteur du jeu.
Hai, Yai, Forces !
La mise en abime du joueur dans cet univers commence tout d’abord dans une période sombre du manga. On y découvre un Guts équipé de son armure du Berserker et déambulant dans un univers macabre qui le conduira tout droit vers Femto. Cette première mission n’est d’ailleurs ni plus ni moins qu’un tutoriel afin de prendre en main le jeu et ses mécaniques. Et même si l’on peut lui reprocher un manque de variété dans les décors, il confirme la capacité du développeur à proposer un grand nombre d’unités à l’écran sans constater de ralentissements. Toutefois, un phénomène de clipping reste présent. Difficile en effet de proposer un vaste terrain sur lequel le joueur peut se balader librement sans aucun temps de chargement et tout en gérant l’ensemble des unités présentes. On y viendra, mais ce n’est pas pour aujourd’hui !
Cependant, ne le voyez pas comme un défaut. Bien au contraire visuellement Berserk and the Band of the Hawk propose un style graphique plutôt chiadé ! Le rendu 3D/cel shadé est vraiment appréciable et correspond vraiment à la thématique manga. On reconnait avec aisance les personnages principaux et la modélisation est fidèle aux différentes périodes du manga. Ainsi Guts passera d’adolescent à adulte progressivement et avec des tenues différentes qu’il sera possible de choisir dans les autres modes que proposent le jeu. Les unités à abattre sur le terrain ne sont également pas en reste et l’on apprécie aussi l’effort fournit de ce côté. Seule l’animation de cette dernière peut de temps en temps laisser perplexe, mais rien de quoi vous gêner dans la progression. Chouette !
Une mécanique de jeu complète
Différents modes de jeu sont au programme pour ce Berserk and the Band of Hawk et même si l’aspect répétitif aura probablement raison de la patience de certains joueurs, le mode histoire s’enchaine très bien ! Il s’agit d’accomplir différentes missions comprenant des objectifs obligatoires ou non, ainsi que certaines conditions pour remporter la victoire. Le tout est ponctué comme nous le disions précédemment de séquences animés ainsi que cut-scenes. Ce qui ajoute une forme de dynamique et rend le résultat moins figé que ce que cela pourrait être. On apprécie d’ailleurs le système de notation identifié par les « Behelits » (des oeufs dans le manga) et qui permet d’un rapide coup d’oeil de savoir si la mission a été complétée à 100%. Le cas échéant, vous aurez le loisir de recommencer cette dernière en vue de tout débloquer !
Côté prise en main, musou oblige le tout se veut simple. Si chaque personnage offre une palette de coups spécifiques permettant de la variété dans les affrontements, le déclenchement de ces différents combos se fait à l’aide de la pression des boutons carrés et triangle. Un système de charge d’énergie est également présent et à mesure que l’on complète la jauge permet de déclencher un coup dévastateur des plus jouissifs ! De quoi faire du nettoyage à l’écran dans une belle boucherie bien sanglante ! On adore ! Sur le terrain, le joueur aura le loisir de récupérer différents items qui viennent ici et là changer les statistiques du personnage. Gain en défense, en attaque, en dextérité, bref c’est tout un équipement évolutif qui s’offre à vous pour perfectionner dans le moindre détail votre façon de combattre avec le protagoniste favoris. Rassurez-vous toutefois, si vous n’êtes pas fanatique de la customisation, il sera tout à fait possible de progresser dans le jeu dans un mode de difficulté bas niveau.
Une bonne surprise !
S’il y a bien des choses que l’on regrette, c’est finalement de plus avoir entre les mains les déclinaisons vidéoludique de Berserk sorties sur Dreamcast et PlayStation 2. Mais qu’à cela ne tienne, avec Berksek and the Band of the Hawk c’est un moyen de rattraper cette erreur en se procurant un titre qui vaut largement le détour pour peu que l’on apprécie de près ou de loin la série. Visuellement convainquant, défoulant au possible, c’est finalement du côté de la bande son que l’on trouve dommage de ne pas retrouver le style d’Hirasawa Susumu. Reste que le jeu est en VO et sous-titré, et c’est fort sympa. Pour le reste, n’hésitez pas, foncez si vous aimez Berserk !