Depuis quelques mois maintenant, en raison de l’épidémie COVID-19, nombreuses sont les personnes qui se nettoient les mains régulièrement avec un gel désinfectant (ou gel hydroalcoolique). On a ainsi tendance à se désinfecter régulièrement les mains à la maison, en sortant d’une boutique ou encore en entrant dans sa voiture, avant de prendre le volant. Mais cela peut-il nuire à notre fidèle monture mécanique ?

Le gel hydroalcoolique nocif pour nos voitures ?

En effet, si cette pratique (la désinfection régulière des mains) est très largement conseillée pour la santé des occupants, cela peut toutefois être nocif pour l’intérieur du véhicule. Les produits chimiques comme l’éthanol, que l’on trouve dans les gels désinfectants pour les mains, peuvent en effet attaquer les surfaces, entraînant leur usure prématurée. Sauf si ces surfaces sont protégées par des traitements spéciaux. Bien sûr, traitements spéciaux ou non, il est vivement déconseillé d’empoigner le volant avec les mains encore mouillées de gel hydroalcoolique, et il conviendra d’attendre d’avoir les mains bien sèches avant de toucher le volant (ou n’importe quel autre élément de l’habitacle) pour éviter toute forme d’usure.

Par exemple, chez Ford, les ingénieurs testent depuis longtemps ces nouveaux produits sur les matériaux utilisés dans les véhicules. La constitution chimique des revêtements de protection des habitacles est alors modifiée selon les résultats de ces tests, afin de garantir que l’intérieur des véhicules reste intact en toutes circonstances. Ces tests sont également réalisés sur les espaces de rangement, tels que les doublures de coffre et les plastiques qui habillent l’habitacle. Rappelons que Ford teste également la résistance de ses voitures face… aux cacas d’oiseaux.

Un « boom » des ventes de gel hydroalcoolique

L’utilisation de gels désinfectants pour les mains a connu un boom depuis le début de la pandémie COVID-19. En Italie, par exemple, les ventes de désinfectants pour les mains ont été multipliées par 18 si l’on compare les données hebdomadaires d’une année sur l’autre. Selon certaines prévisions récentes, le marché mondial des gels désinfectants pour les mains sera multiplié par près de deux et demi en 2020 par rapport à 2019.

Bien sûr, si les gels désinfectants pour les mains éliminent les germes sur les mains, cela ne signifie pas que le reste du véhicule est exempt de germes, surtout s’il est partagé avec d’autres personnes. Néanmoins, lors du nettoyage, mieux vaut éviter d’utiliser des produits contenant de l’eau de Javel ou du peroxyde d’hydrogène, ainsi que des produits à base d’ammoniaque, car ils peuvent endommager les revêtements antireflets et anti-traces de doigts (tout detailer automobile digne de ce nom vous le confirmera).

Une attention particulière accordée aux zones en contact avec les mains

« Une attention particulière doit être accordée aux zones fréquemment touchées telles que le volant, les poignées, le levier de vitesse, tout bouton ou écran tactile, les commandes d’essuie-glaces et des clignotants, les accoudoirs et les dispositifs de réglage des sièges », a déclaré Jenny Dodman, médecin en chef Ford au Royaume-Uni.

Les équipes de Ford Dunton, au Royaume-Uni, et de Cologne, en Allemagne, testent des échantillons de matériaux à des températures qui peuvent dans certains cas atteindre 74°C – la température que peut atteindre l’intérieur d’une voiture garée en bord de plage par canicule. Pour d’autres tests, ils simulent une exposition prolongée au soleil, les échantillons étant bombardés de lumière ultraviolette pendant une durée pouvant atteindre 1 152 heures (48 jours).

Ils testent également la résistance des plastiques à des températures allant jusqu’à -30°C lorsqu’ils deviennent les plus fragiles, en faisant rebondir à plusieurs reprises une lourde balle de caoutchouc dessus pour s’assurer que le plastique ne se fissure pas. Rappelons que certains conducteurs parviennent à « user » leur volant, à cause tout simplement de la transpiration des mains…