Test Onimusha 2, ça vaut quoi en 2025 (sur PS5 et Xbox Series) ?

Il y a des jeux qui, dès qu’on évoque leur nom, font remonter une cascade d’images, d’émotions et de souvenirs d’une époque (malheureusement) révolue. Onimusha 2, sorti en 2002 sur PlayStation 2, fait partie de ceux-là. Héritier d’un premier opus déjà apprécié, Samurai’s Destiny reprenait les ingrédients de son prédécesseur tout en affinant largement la formule, offrant une aventure sombre et élégante, à mi-chemin entre le film de sabre japonais et la tragédie surnaturelle. Un jeu signé Capcom, et dont il est impossible de renier l’inspiration Resident Evil. En 2025, le jeu est de retour dans une version remastérisée, pour nos consoles PlayStation, Xbox et Nintendo Switch.

Onimusha 2, le retour !

Nous sommes au cœur du Japon féodal, en 1571. L’empereur démoniaque Nobunaga Oda, revenu d’entre les morts, continue sa marche sanglante vers la domination. Cette fois, c’est Jubei Yagyu, un samouraï solitaire et taciturne, qui s’oppose à lui. Un héros inspiré du célèbre guerrier du même nom, que Capcom dote d’un charisme discret, servi par une direction artistique sobre mais marquante. Dès les premières minutes, la mise en scène frappe par sa solennité et son sens du tragique. C’est un monde de cendres, de feu et de sang que Jubei doit traverser — et l’on s’y plonge sans détour.

© THM Magazine

En attendant le futur « nouveau » Onimusha, c’est donc dans ce Samurai’s Destiny que Capcom a décidé de faire replonger les joueurs. Une version évidemment remise au goût du jour, avec une disponibilité limitée aux PS4 et Xbox One en ce qui concerne les consoles de Sony et Microsoft (ce qui n’empêche évidemment pas de jouer sur PS5 et Xbox Series). Pas de refonte intégrale ici (façon Resident Evil 4 Remake), mais plutôt un jeu qui conserve son allure originelle, avec toutefois un sérieux coup de polish visuel. L’ensemble s’affiche en HD, en 4:3 ou en 16:9, et le jeu fait une très bonne première impression pour les mirettes.

Alors oui, l’animation va vite sembler rigide comparée aux standards modernes, mais ce manque de fluidité participe aussi à l’ambiance étrange, comme figée dans le temps. Le jeu n’était pas un simple beat’em all : il possède une dimension cinématographique, avec son lot de ralentis dramatiques, de musiques orchestrales et de voix japonaises graves et graves. Cette version 2025 conserve ce côté purement old-school, pour le meilleur, et parfois un peu pour le pire aussi, notamment en ce qui concerne les changements de caméra, pas toujours très malins.

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Le gameplay repose quand à lui sur un savant mélange d’action et de réflexion. On combat à l’arme blanche, bien sûr, mais on absorbe aussi les âmes des ennemis vaincus pour améliorer ses équipements ou recharger sa magie démoniaque. Cette mécanique, alors originale, procurait jadis un vrai sentiment de progression, sans alourdir le rythme, et c’est toujours le cas aujourd’hui. Jubei ne combat pas seul : l’une des grandes nouveautés de cet épisode réside dans les personnages secondaires.

Selon vos choix, vos dialogues et vos actions, certains rejoignent (ou non) votre quête, influençant ainsi l’histoire. Une idée en avance sur son temps, qui donnait envie de relancer le jeu pour en explorer toutes les ramifications.

Un côté old school oui, mais une vraie ambiance et un charme fou

Mais au-delà des mécaniques, c’est l’ambiance qui marque. La musique, signée Taro Iwashiro, alterne entre percussions guerrières et thèmes mélancoliques. Certains morceaux restent en mémoire bien après avoir éteint la console. Et que dire des monstres ? Mi-samouraïs, mi-démons, ils surgissent avec brutalité dans des couloirs obscurs ou des temples maudits. On se souvient tous du bruit sec des portes qui s’ouvrent, de la tension d’un coin mal éclairé, de la peur sourde que quelque chose nous guette.

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Rejouer à Onimusha 2 aujourd’hui, c’est remonter le temps vers une ère où les jeux étaient plus courts (comptez 6/8 heures pour arriver au bout du jeu) mais plus intenses, plus dirigistes mais plus cohérents. Une époque où chaque sauvegarde comptait, où la difficulté n’était pas négociable, et où la narration passait autant par l’atmosphère que par les dialogues. C’est aussi retrouver cette sensation particulière des débuts de la PS2, quand chaque jeu semblait ouvrir une porte vers un monde inédit.

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Bien sûr, tout n’est pas parfait. Comme évoqué plus haut, les caméras fixes peuvent frustrer, et les angles parfois mal choisis coûtent quelques coups évitables. L’IA alliée est limitée, tout comme l’AI ennemie d’ailleurs, et les déplacements sont on ne peut plus rigides.

Mais ces défauts ne font-ils pas (un peu) partie du charme rétro de cet Onimusha 2. On y revient non pour l’ergonomie, mais pour l’expérience unique qu’il propose : un récit épique, visuellement stylisé, au cœur d’un Japon déchiré entre traditions ancestrales et forces surnaturelles, avec une construction « à l’ancienne » qui conserve malgré tout un charme indéniable.

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Onimusha 2: Samurai’s Destiny n’est pas seulement un bon jeu : c’est un morceau de mémoire vidéoludique. Un titre qui, plus de vingt ans après sa sortie, continue de fasciner par son ambiance, son esthétique et son amour sincère pour l’histoire et la mythologie japonaise. Il nous rappelle que, parfois, le passé a bien des leçons à offrir au présent, même si, une fois n’est pas coutume chez Capcom, cet Onimusha 2 n’est disponible qu’en version numérique chez nous… Grrrrr !

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Pour ce qui est des bonus, cet Onimusha 2 version 2025 permet d’accéder directement à trois mini-jeux, sans avoir pour cela à terminer le jeu de base. A cela s’ajoute la possibilité de jouer en mode Facile, ou au contraire, d’opter pour le mode Enfer, qui fera mourir ce pauvre Jubei au premier coup reçu. A cela s’ajoute un lecteur permettant de profiter de l’OST du jeu, ainsi qu’une galerie bourrée d’images et autres dessins préparatoires.

Onimusha 2: Samurai's Destiny

8

Note Globale

8.0/10

On aime

  • Onimusha 2, ce charme fou !
  • L'ambiance toujours aussi réussie et élégante
  • Un relooking HD basique, mais réussi

On aime moins

  • La rigidité de l'époque
  • Les caméras fixes de l'époque
  • Les cinématiques de l'époque