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Test Nothing Ear (3) : des écouteurs sans-fil transparents, et innovants ?

La marque Nothing n’a que cinq ans d’existence, mais elle s’est déjà imposée comme l’un des acteurs les plus scrutés du marché audio. Créée par Carl Pei, l’ancien cofondateur d’OnePlus, la start-up londonienne a bâti son image sur deux piliers : un design immédiatement reconnaissable et une volonté d’offrir des produits accessibles, mais jamais banals. Après les smartphones Phone (1) et Phone (2), Nothing a toujours gardé un pied ferme dans l’audio. Et c’est par les écouteurs que tout a commencé.

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Un ADN singulier pour ces Nothing Ear (3)

Souvenez-vous des premiers Nothing Ear (1) : transparents, audacieux, dotés d’une réduction active de bruit (ANC) déjà convaincante pour leur segment. Une proposition singulière dans un marché saturé par les clones d’AirPods.

Les Ear (3) à gauche, les Ear (2024) à droite. © THM Magazine

Puis vint la génération Ear (2), sortie en 2023, qui affinait l’ergonomie et améliorait la connectivité tout en poussant l’ANC. Entre-temps, Nothing s’est aussi aventuré vers d’autres terrains avec les Ear (a), plus accessibles, ou les Ear Open, pensés pour un usage plus léger.

Avec les nouveaux Ear (3), la marque change de braquet. Un peu plus chers que leurs aînés, ils affichent clairement une ambition plus premium. Finition revue, fonctionnalités inédites, sonorité plus travaillée… mais aussi quelques compromis qui feront débat.

Un boîtier qui vole la vedette

Dès l’ouverture de la boîte, le ton est donné. Le célèbre écrin transparent de Nothing évolue : le plastique laisse place, en partie, à de l’aluminium recyclé usiné avec soin. Le procédé de nanoinjection utilisé pour fusionner métal et plastique donne un rendu plus solide, plus haut de gamme, et évite les disgracieuses traces de colle. En un mot : classe.

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Mais la vraie nouveauté ici, c’est le bouton “Talk”. Placé sur le boîtier, il active un micro intégré, baptisé Super Mic, qui prend le relais de celui des écouteurs. L’idée : transformer l’étui de recharge en micro externe, censé offrir une captation vocale plus claire, même dans un environnement bruyant.

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Sur le papier, c’est ingénieux. Dans les faits, cela fonctionne oui, mais pas toujours avec la fluidité espérée. C’est efficace, mais tenir le boîtier en main, l’orienter correctement et appuyer sur le bouton n’a rien de vraiment naturel lors d’une conversation. Ce Super Mic peut dépanner pour un appel ou une dictée vocale, mais ne remplacera pas les micros intégrés aux écouteurs au quotidien.

Autre détail technique notable : les tiges des écouteurs intègrent désormais une antenne de 0,35 mm d’épaisseur seulement, censée améliorer la stabilité du signal sans compromettre le design transparent qui fait la renommée de la marque. On en reparle plus bas.

Un son énergique, parfois un peu trop

Côté audio, Nothing mise sur de nouveaux transducteurs dynamiques de 12 mm, avec un dôme PMI et un support en TPU. Le résultat se traduit par une restitution plus ample et une mise en avant marquée des basses.

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À l’écoute, le rendu est punchy, vivant, agréable sur la plupart des morceaux pop, électro ou hip-hop. Mais pour les oreilles les plus exigeantes, ces basses parfois un peu lourdes viennent déséquilibrer l’ensemble. Les médiums quant à eux restent bien définis, tandis que les aigus peuvent manquer de brillance selon le profil sonore.

Heureusement, l’application Nothing X permet une personnalisation fine via un égaliseur complet. Entre les profils prédéfinis et les réglages manuels, on parvient à corriger la balance pour retrouver une sonorité plus neutre. C’est aussi par l’app que l’on ajuste l’ANC, le mode transparence, ou que l’on installe les précieuses mises à jour logicielles. On vous conseille donc chaudement de l’installer (et de l’utiliser).

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Petit bémol : l’absence de codec aptX. Les Ear (3) se contentent du SBC, de l’AAC et du LDAC. Pour les utilisateurs Android pointilleux, ce manque peut être rédhibitoire, même si la compatibilité LDAC reste un vrai plus, mais pour la majorité des utilisateurs, c’est un détail qui n’a pas grande importance en réalité.

ANC et transparence : efficace, sans égaler les meilleurs

Côté ANC, Nothing promet jusqu’à 45 dB de réduction de bruit avec ses Ear (3). Dans la pratique, l’ANC fait bien son travail : elle atténue efficacement les bruits de fond, qu’il s’agisse du ronron d’une climatisation ou du bourdonnement d’un train. Les conversations proches ou les sons aigus passent encore, mais l’isolation reste globalement satisfaisante pour ce segment de prix.

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Le mode transparence, de son côté, se révèle naturel et agréable, permettant de percevoir son environnement sans effet “robotisé” trop marqué. Idéal pour garder une oreille sur ce qui se passe autour.

Pour ce qui est de la stabilité de la connexion Bluetooth, difficile de prendre en défaut les Ear (3). La connexion Bluetooth 5.3 est stable, rapide à l’appairage, et fonctionne aussi bien sur un smartphone que sur une console comme la Nintendo Switch 2. Aucun décrochage notable à signaler, et une portée correcte d’environ dix mètres. Là encore, c’est impeccable.

Autonomie et recharge : dans la moyenne haute

Côté endurance, les Ear (3) tiennent environ 6 heures avec ANC activée, ce qui correspond à un usage quotidien classique. Sans ANC, on grimpe à près de 10 heures. Avec LDAC et ANC combinés, la durée chute plutôt vers 4 ou 5 heures. Rien de surprenant.

De son côté, le boîtier offre trois recharges complètes, portant l’autonomie totale à un peu plus de 20 heures avec ANC, et jusqu’à 38 heures dans des scénarios plus légers. Les écouteurs se rechargent rapidement : une demi-heure suffit pour les ramener à 95 %.

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Quant au boîtier, il se recharge en une cinquantaine de minutes, via un bon vieux câble, ou bien de manière « futuriste », via la charge sans fil, un petit plus toujours très pratique. Côté prix, les nouveaux écouteurs Nothing Ear (3) sont affichés à 179€, avec toujours la possibilité d’opter pour une finition blanche ou une finition noire.

En résumé, les Nothing Ear (3) sont des écouteurs true wireless convaincants, à la fois (très) beaux objets et compagnons solides pour un usage quotidien. Ils ne révolutionnent pas le marché, mais ils marquent malgré tout une étape importante dans la montée en gamme de Nothing.

Notre avis concernant les écouteurs Nothing Ear (3)

Alors, ces Nothing Ear (3) tiennent-ils leurs promesses ? Clairement, la marque franchit un cap. Le design gagne en maturité, les finitions sont plus premium, et le bouton Talk illustre la volonté d’innover, quitte à bousculer les usages. L’ANC est efficace, la connexion Bluetooth irréprochable, et l’autonomie dans la bonne moyenne.

Mais tout n’est pas parfait. L’absence d’aptX reste un choix difficile à comprendre. La signature sonore, parfois trop orientée vers les basses, risque de diviser les puristes. Et le fameux bouton Talk, bien qu’intéressant, manque encore d’ergonomie à nos yeux pour devenir un vrai argument décisif.

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