Dans l’univers du jeu vidéo, rares sont les noms qui évoquent autant les souvenirs, la virtuosité et l’audace que Shinobi. Des pixels frémissants des années 80 aux acrobaties 3D plus récentes, la saga a toujours fait vibrer les amateurs de ninjas et d’action frénétique, en particulier bien sûr chez les fans de SEGA, avec divers opus cultes sur Master System, Mega Drive et Game Gear. Chaque épisode, mêlant défi et style, reste gravé dans la mémoire des joueurs nostalgiques.
La saga Shinobi a traversé les âges, du pixel brut des années 80 à des tentatives en 3D moins convaincantes. Mais avec Shinobi: Art of Vengeance, Sega et Lizardcube réussissent un retour en grande pompe, alliant respect du passé et audace moderne.
Un gameplay acéré, digne des plus grands
En effet, dès les premières secondes, Shinobi: Art of Vengeance impose son rythme effréné. Joe Musashi, armé de son katana et de ses kunai, enchaîne les ennemis avec une fluidité impressionnante. Les combos aériens, les esquives précises et les attaques spéciales comme le Karyu rappellent les meilleurs moments de Shinobi III. Le jeu a l’excellente idée de débuter sur un prologue en forme de tutoriel, permettant d’apprendre les bases du gameplay.
L’occasion de dompter le célèbre ninja qui peut s’accrocher et rebondir (et même courir) contre les murs, effectuer des dash pour passer derrière l’adversaire, alterner entre attaque légère et attaque puissante… Le système d’exécution, permettant des éliminations instantanées après avoir affaibli l’adversaire, ajoute une dimension stratégique aux affrontements. Chaque combat devient une danse chorégraphiée, où chaque mouvement compte. Et c’est jouissif.
Les développeurs de Lizardcube, forts de leur expérience sur Streets of Rage 4 et Wonder Boy: The Dragon’s Trap, ont su insuffler une énergie nouvelle à ce classique. Le résultat est un jeu nerveux, exigeant et profondément satisfaisant. Quel plaisir de voir cet équipe française ressusciter de si belle manière les franchises SEGA de notre enfance.
Les sensations de combat sont juste phénoménales ici, avec notamment une richesse au niveau des combats, sans parler évidemment de la jauge d’exécution infiniment stylée. A cela s’ajoutent des phases de plateformes elles aussi soignées comme jamais, pour des sensations vraiment extraordinaires.
Visuellement aussi, Shinobi: Art of Vengeance est une œuvre d’art. Les environnements, inspirés du Japon traditionnel et futuriste, sont magnifiquement dessinés à la main. Chaque niveau est une toile vivante, riche en détails et en couleurs.
L’animation fluide et les effets visuels, tels que les éclats d’énergie des attaques Ninpo, renforcent l’immersion. Le jeu est une véritable lettre d’amour à l’esthétique 2D, prouvant que ce style a encore sa place dans le monde vidéoludique moderne.
Une progression subtilement métroidvanesque (mais pas trop)
Bien que structuré en chapitres linéaires, Shinobi: Art of Vengeance intègre des éléments de Metroidvania. Au fur et à mesure de l’aventure, Joe acquiert de nouvelles compétences, comme le grappin ou le planeur, lui permettant de revisiter les niveaux précédents pour découvrir des secrets cachés.
Cette mécanique d’exploration ajoute de la profondeur au jeu, incitant le joueur à revenir sur ses pas pour dénicher des collectibles ou débloquer des zones inaccessibles initialement. Cette approche renforce la rejouabilité et offre une expérience particulièrement enrichissante.
Alors oui, certains niveaux sont plus « réussis » que d’autres à nos yeux, avec un côté plus « arcade », plus linéaire, quand d’autres s’avèrent plus longs, plus labyrinthiques. Heureusement, les checkpoints sont autant de points de téléportation, ce qui permet de retraverser très aisément un niveau en cas de besoin, pour ouvrir un nouvel accès auparavant inaccessible, ou pour atteindre une plateforme désormais à porter de grappin.
Globalement, à l’instar du récent (et très réussi) Ninja Gaiden Ragebound, on retrouve ici une progression linéaire, avec différents niveaux ponctués par un (somptueux) combat de boss, et ce nouveau Shinobi n’est pas un quelconque Metroidvania.
Côté durée de vie, comptez une bonne douzaine d’heures pour voir le fin mot de l’histoire, au terme de laquelle on déverrouille un mode Arcade et un mode Boss Rush.
Comme évoqué plus haut, on peut également, si on le souhaite, reparcourir les niveaux déjà visités, afin de les boucler à 100%. Rien d’obligatoire, mais pourquoi bouder ce plaisir après tout ?
Notre avis concernant Shinobi: Art of Vengeance
Shinobi: Art of Vengeance est bien plus qu’un simple retour aux sources. C’est une réinvention brillante d’une saga culte, portée par un gameplay d’une fluidité rare, des graphismes somptueux et une progression intelligente. Lizardcube a su capturer l’essence de Shinobi tout en y apportant sa propre vision, créant ainsi un jeu qui ravira les fans de longue date et séduira les nouveaux venus. A nos yeux, il s’impose clairement comme un prétendant sérieux au titre de jeu de l’année.