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Test RoboCop Unfinished Business : la loi, c’est (encore) lui

Sorti à la surprise générale moins de deux ans après le très bon RoboCop: Rogue City, Unfinished Business s’impose comme une sorte de « suite » spirituelle plutôt qu’une vraie suite scénaristique. Exit les velléités de semi-monde ouvert et les mécaniques RPG timidement esquissées en 2023, cette nouvelle aventure préfère aller droit au but : de l’action, de la castagne, et une ambiance cyberpunk rétro fidèle à la saga originale. Le résultat, malgré quelques accrocs techniques, reste globalement satisfaisant pour les fans de la première heure comme pour ceux qui recherchent un bon shooter old school sans fioritures.

© Nacon

Un format resserré, une formule affinée

Là où Rogue City tentait de jongler entre exploration, dialogues à choix multiples et missions annexes, Unfinished Business adopte une structure beaucoup plus linéaire et assumée. Le joueur est plongé dans une succession de niveaux à la mise en scène musclée, principalement au sein de l’OmniTower, entrecoupés de cinématiques stylisées et de dialogues plus directs.

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Ce recentrage narratif et ludique ne plaira pas à tout le monde, notamment à ceux qui avaient apprécié les quelques respirations offertes par le hub central du jeu précédent. Mais il faut reconnaître que le rythme y gagne clairement : le jeu se veut plus nerveux, plus efficace, et ne perd plus de temps en errances inutiles.

La campagne principale, qui se boucle en environ 8 à 10 heures, en ligne droite, ne souffre jamais de longueurs. C’est une expérience compacte, mais qui ne semble jamais bâclée. Chaque niveau a son identité visuelle propre, ses défis, et parfois même ses moments de bravoure.

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La construction des missions s’inspire autant des jeux d’action classiques que des shooters modernes à la DOOM Eternal (mais toujours avec cette lourdeur si caractéristique de RoboCop), avec une lisibilité parfaite et une progression toujours maîtrisée. Si vous aimez dégommer du criminel avec une cadence de tir destructrice, vous serez servi.

Toujours aussi percutant manette en main

L’un des grands plaisirs de Rogue City résidait dans les sensations de tir, avec une lourdeur volontaire mais grisante dans les mouvements de RoboCop, et une brutalité dans l’impact de chaque coup de feu. Unfinished Business reprend exactement cette recette. Le feeling est toujours aussi bon, notamment grâce à des armes qui claquent bien, un sound design tonitruant et des ennemis qui explosent dans une gerbe de pixels rétro-futuristes.

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On note quelques ajustements dans les animations de combat rapproché, avec de nouveaux finishs assez jouissifs, et des affrontements plus dynamiques, malgré la lourdeur assumée du personnage principal. Mention spéciale à la nouvelle arme cryogénique, très agréable à utiliser, et très réussie visuellement.

Le jeu reste un hommage aux shooters de la vieille école, et ne cherche aucunement à moderniser à tout prix son gameplay : pas de couverture automatique, pas de système de craft ou d’upgrade inutile. Juste vous, vos flingues, et une légion de gangsters en sursis.

Casting élargi et narration plus audacieuse

Sans trop en dévoiler, car c’est l’un des aspects les plus intéressants du jeu, sachez simplement que vous n’incarnez pas uniquement RoboCop cette fois. Quelques missions vous placent dans la peau d’un autre protagoniste (ou protagonisteS ?), apportant un vent de fraîcheur dans la structure du jeu. Ces séquences sont plus furtives, parfois plus narratives, et permettent d’étoffer un scénario globalement plus ambitieux que ce que l’on pouvait attendre d’un tel format.

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L’écriture est correcte, avec quelques pointes d’humour noir bien senties, des dialogues un peu clichés mais dans le ton, et un respect évident pour l’univers originel du film de 1987. Les thèmes classiques de la saga (privatisation de la police, déshumanisation, corruption systémique) sont de retour, et même si cela reste en surface, l’effort est là. Peter Weller reprend d’ailleurs la voix du héros pour quelques lignes, apportant une touche d’authenticité bienvenue.

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Quand bien même le jeu reste très dirigiste, il propose malgré tout quelques missions secondaires que le joueur décidera de faire ou non, mais l’ensemble reste, on le répète, beaucoup plus cloisonné que dans l’épisode de 2023.

Techniquement ça grince un peu

Malheureusement, tout n’est pas parfait dans Unfinished Business. Si la direction artistique reste fidèle à l’ambiance crasseuse et métallique de Détroit futuriste, le moteur graphique accuse un peu le coup, en tout cas sur notre version Xbox Series X.

Des freezes ponctuels, des bugs de collision, des ralentissements avant chaque cutscene, voire quelques crashs viennent entacher l’expérience. Rien d’injouable, mais on espère qu’un patch viendra rapidement corriger ces soucis techniques, pourtant absents du premier opus. A cela s’ajoutent des soucis au niveau des sous-titres et autres textes à l’écran, qui repassent parfois en anglais.

On pourra aussi reprocher une certaine répétitivité dans les objectifs de mission, très souvent basés sur du nettoyage de zone, et un bestiaire quand même bien peu varié. Enfin, on pestera également parfois face à des checkpoints très éloignés, nous forçant à recommencer une section en revenant de longues minutes en arrière après une mort. Mais ce sont des défauts classiques pour un jeu de tir à petit budget, et dans le cas présent, ils sont largement compensés par le plaisir immédiat de jouer, sans compter un prix de « seulement » 30€.

Notre avis concernant RoboCop Unfinished Business

RoboCop: Unfinished Business est exactement ce qu’il prétend être : un shooter old school linéaire, direct et brutal, taillé pour les amateurs d’action pure et dure. Moins ambitieux que son prédécesseur sur le papier, il s’en sort pourtant honorablement en termes de rythme, d’intensité et de fun global. Si vous avez aimé Rogue City, vous retrouverez ici une version plus concentrée mais tout aussi jouissive de ce que cette licence peut offrir en jeu vidéo. Et si vous aimez RoboCop, tout simplement, vous serez probablement ravi d’enfiler une nouvelle fois l’armure pour quelques heures de chaos bien métallique.

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