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Critique : Rogue One, A Star Wars Story [Sans Spoiler]

Le nouveau plan Disney en marche !

14 Décembre 2016. Une date très attendue par les fans puisqu’elle annonçait l’arrivée en salles du tout premier film dérivé de la saga la plus populaire de tous les temps. « Rogue One : a Star Wars Story » est donc le premier d’une série de trois films d’un genre nouveau, dont le projet a vu le jour avec la nouvelle trilogie déjà initiée l’hiver dernier avec « le réveil de la force ». Le but pour Disney étant d’étendre l’univers Star Wars en exploitant au maximum la poule aux oeufs d’or (une spécialité Disney). Ainsi donc, Rogue One étant sorti un an après « L’épisode 7, il en sera de même pour les deux prochains films dérivés, qui verront le jour entre chaque nouvel épisode, soit en 2018 et 2020, et leur but sera de compléter (voire d’étendre) l’histoire originale racontée par les films classiques.

Rogue One se déroule entre les épisodes 3 et 4, c’est à dire entre les deux trilogies. Pour les néophytes, sachez que je ne peux malheureusement rien pour vous aujourd’hui. Mais pour celles et ceux qui maîtrisent un minimum la saga, Rogue One intervient après que l’empire galactique ait entamé sa campagne de terreur. Le maître Sith Darth Sidious (anciennement le Sénateur Palpatine) règne en maître avec à ses côtés Darth Vador, dont la puissance inspire la crainte d’un bout à l’autre de l’univers. Afin d’asseoir définitivement sa suprématie sur ce que fut jadis la République galactique, et sur ses derniers détracteurs, l’Empire a entrepris la construction d’une machine de guerre surpassant tout ce qui a jamais existé : l’Etoile de la mort, une arme capable d’anéantir une planète en un instant. Mais la Rebellion, sous les ordres de la Princesse Leia Organa, entreprend de dérober les plans de cette nouvelle machine de mort pour pouvoir y mettre un terme. Le jeune Jyn Erso, qui n’est autre que la fille du concepteur en chef de l’Etoile de la mort, rejoint les rangs de l’Alliance rebelle…

L’une des premières images d’annonce du film…

N’étant pas un fan hardcore mais suivant toujours la saga avec plaisir, je dois dire que je n’attendais pas énormément de ce film, qui, par ce qu’il représente, n’est pas là pour faire progresser l’intrigue mais pour remplir les vides. En l’occurrence, Rogue One retranscrit l’une des histoires que de nombreux fans avaient toujours souhaité connaître, à savoir les événements survenus entre les deux trilogies. La guerre des clones terminée, l’empire galactique prend le pouvoir, en traquant et en éliminant au passage tous les jedis encore vivants. Anakin Skywalker, désormais connu sous les traits malfaisants du Seigneur Darth Vador, assure la construction d’une nouvelle arme ultime, l’Etoile de la mort, pour étendre la suprématie de l’Empire. Souvenez-vous : au début de l’épisode 4 (« Un nouvel espoir »), les rebelles sont en possession des plans de l’Etoile de la mort, et Vador remue ciel et terre pour les reprendre. Rogue One raconte simplement comment les plans sont tombés dans les mains des rebelles.

Un vent d’innovation bienvenu

Exit le sempiternel défilé du générique de début! Dès les première secondes, on sent qu’on n’est pas dans un Star Wars classique. Mon ressenti général est que contrairement aux épisodes de la saga, Rogue One va à l’essentiel sans s’encombrer d’intrigues secondaires ou d’histoires superflues. L’histoire suit son cours, azimut brutal, vers ce qui ne saurait être autre chose qu’une fin dramatiquement sombre, et je dois dire que cet aspect là est carrément génial, et change carrément du tout au tout de ce que Lucas Films nous avait habitué à voir. Pour autant, n’allez pas croire que Disney a tout chamboulé pour ne laisser place qu’à la nouveauté! Un cahier des charges prévu pour assurer la continuité de la saga a été scrupuleusement respecté. Au point que tout ce qui fait le sel de l’univers est bel et bien présent. Et quand je dis tout, je veux dire en réalité presque tout, puisque Rogue One, vous vous en doutez, est davantage un film de guerre qu’une épopée interstellaire classique.

Ainsi donc, pas de Sith, pas de Jedis, et pas de combats au sabre laser, dont le souffle rauque a été remplacé par le ronronnement des machines de mort impériales et du sifflement aérien des Tie Fighters. Les fans de vaisseaux s’en donneront à coeur joie, car tout le bestiaire mécanique est là! Plus quelques nouveautés, comme ce nouveau droïde au caractère bien trempé ou de nouveaux Troopers, encore inédits jusque là dans la saga.

Les somptueux nouveaux troopers !

Quelques aspects perfectibles

Côté personnages, le casting est somme toute plutôt sympathique sans jamais crever le plafond non plus. Certains d’entre eux auraient mérité un traitement plus complet tandis que d’autres apportent au film toute la saveur qu’il mérite (l’aveugle adepte de la force). K-2SO, le droïde impérial, est à lui seul un personnage à part entière qui devrait plaire à tout le monde par son petit côté espiègle et râleur (bien connu chez les droïdes!). Le duo principal d’acteurs Felicity Jones/Ben Mendelsohn aurait pu être bien plus efficace, et souffre d’une certaine inconsistance dans leur écriture, heureusement atténue par un panel de persos secondaires plutôt réussi dans l’ensemble.

Du fan service en veux-tu, en voilà !

Si l’histoire prend son temps pour se mettre en place, le film parvient tout de même à trouver son meilleur rythme et envoie méchamment la purée lorsqu’il entre enfin dans le vif du sujet, avec des batailles grandioses (malgré un traitement 3D qui m’a laissé sur ma faim). En parlant d’image, sachez d’avance que le film a subi un traitement particulièrement sombre, et il faut du temps pour que nos yeux s’habituent. Fort heureusement, le dernier chapitre se situé sur planète lumineuse.

Ajoutez à tout cela un montage aux petits oignons, quelques dialogues plus savoureux que d’ordinaire (même en VF, si si!), et un traitement numérique digne des meilleurs blockbusters… On explore ainsi de nombreux environnements tous très différents, ce qui excite l’imagination et permet d’étendre l’univers de la saga déjà gigantesque. Immersion totale! Et si en plus je vous dis, sans vous spoiler, que Vador n’est pas très loin, alors vous pouvez être sûrs de passer un excellent moment.

Notre avis

80
C'était un pari risqué et audacieux, mais à bien des égards, le réalisateur Gareth Edwards l'a gagné. "Rogue One : a Star wars story" est sans doute meilleur, à de nombreux points de vue, que l'épisode 7 sorti en Décembre 2015, et propose une œuvre plus sombre et moins manichéenne qu'à l'accoutumée. Le tableau est quelque peu noirci par une écriture assez pauvre des personnages, ce qui tend à légèrement dégrader l'aura du film. Ce défaut n’entrave pas la réussite générale de ce dernier, qui, malgré son apparente inutilité dans le script Star wars, apporte en réalité une véritable pierre à l'édifice de cette épopée interstellaire, en proposant une guerre enchaînant les moments de bravoure numériques et l'explosion de fan service. Même si l'on sait pertinemment que Disney "exploite le filon", force est de constater qu'il l'a fait, non seulement en innovant proprement et avec sagesse, mais aussi en réussissant le tour de force de respecter scrupuleusement le matériau de base. La cohérence avec l'épisode 4 est absolument parfaite dans la continuité, offrant ainsi à Rogue One toute sa légitimité.
Notre Avis 80%
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