Test Persona 5 : LE J-RPG de l’année 2017 ?

Initiée en 1996, la saga Persona ne jouit pas (encore) d’une aura aussi flamboyante que Final Fantasy ou encore Dragon Quest dans le coeur du grand public, mais elle impose toutefois un style et gameplay toujours très particuliers. Pour ce nouvel opus, le premier sur PS4, le jeu reprend son système de mécaniques de jeu de rôles japonaises atypiques, mélangées à de larges séquences scénarisées, le tout avec diverses histoires à la fois captivantes et assez profondes, et des thématiques parfois très graves.

Test Persona 5, ou le J-RPG pur jus !

Ce Persona 5 nous narre donc les exploits de divers lycéens, qui mènent une double vie sous le nom de Phantom Thieves. En effet, si la journée laisse place à des activités somme toute très classiques pour des lycéens (cours, activité physique, séance de lecture à la bibliothèque…), le temps libre laisse libre cours à une toute autre activité, puisqu’il est possible de pénétrer dans le coeur, souvent sombre, des gens (au sens figuré), via les Persona, ces entités mystérieuses qu’il faudra à la fois savoir dompter et faire évoluer.

Dans la plus pure tradition des J-RPG, Persona 5 impose un prologue et un apprentissage particulièrement longs, mais indispensable à la mise en place à la fois du scénario, mais aussi à la mécanique de gameplay très particulière. Ici, le joueur navigue entre deux mondes, avec différentes tâches à accomplir dans chacun. Ainsi, dans le monde réel, il faudra être présent au lycée, mais on pourra également se balader dans le quartier, pour visiter les échoppes locales, réaliser diverses quêtes, prendre part à des activités ou même trouver un petit travail pour arrondir les fins de mois. Un système ultra-narratif, mais plutôt passionnant, avec un planning à gérer avec parcimonie.

En effet, dans Persona 5, le timing est très important, et chaque tâche fera évoluer le cycle temporel. Impossible d’effectuer plusieurs quêtes sur une même journée par exemple, il faudra donc faire des choix, puisque l’aventure durera toute l’année scolaire. Le fait de nouer des liens avec d’autres personnages permettra de récupérer divers bonus, tout comme le fait de travailler, d’étudier à la bibliothèque ou de réaliser certaines actions. Mais là encore, chaque action sera comptabilisée dans le cycle temporel. Evidemment, le jeu impose certaines deadlines, et il faudra par exemple abattre un boss avant une certaine date. D’ici là, rien ne vous empêche d’améliorer votre technique ou de visiter la ville, mais il faudra impérativement être prêt le jour J au plus tard.

Dans l’Autre Monde, nos jeunes lycéens timides se transforment en de véritables Lupin, dotés chacun de capacités de combat spécifiques. Grâce à des masques, chaque personnage invoque un Persona, tout comme les ennemis rencontrés. A ce sujet, il est possible d’éliminer les ennemis, comme dans un RPG classique, mais également des les affaiblir pour engager une phase de négociation avec eux. De cette manière, on peut récupérer sur le terrain des objets, mais aussi ce nouveau Persona qui nous impressionne tant. Evidemment, il existe d’autres moyens de récupérer des Persona, mais on vous laisse le plaisir de la découverte. Chaque Palace du jeu renferme en réalité les pensées de certains protagonistes phares de l’aventure, avec une réalité totalement déformée, et bien souvent complètement déjantée. Excellent.

Des Palaces que l’on pourra explorer en plusieurs phases, à condition bien sûr d’avoir conservé un minimum de temps au préalable. On peut ainsi décider de la jouer infiltration, ou au contraire foncer dans le tas. RPG oblige, chaque combat permet d’engranger des points de XP permettant de faire évoluer le personnage ainsi que les Personas. A propos des combats, ces derniers sont évidemment au tour par tour, et proposent de très nombreuses subtilités, notamment en jouant avec les points faibles des ennemis. En effet, en visant le point faible, on bénéficie d’un tour bonus, pratique pour éradiquer en une phase une salve de quatre ennemis par exemple. Attention toutefois, ce principe de point faible s’applique également pour l’équipe, ce qui réserve parfois son lot de (mauvaises) surprises.

Esthétiquement, ce Persona 5 dispose d’une direction artistique assez extraordinaire, avec un côté « jamais vu » pour ceux qui découvriront la série ici. Malgré son côté ultra-narratif parfois, Persona 5 parvient rapidement à happer le joueur, de par sa patte artistique incroyable, avec un dynamisme à toute épreuve et des environnement stylisés comme jamais. A cela s’ajoute des combats d’une intensité rare, et quelques séquences réalisée à la manière d’un authentique anime. Une vraie baffe visuelle en somme, sublimée par une bande-son acid jazz elle aussi très étonnante. Impressionnant.

Bref, on est bien loin ici d’un Final Fantasy ou d’un Dragon Quest, et ce Persona 5 dispose d’un univers vraiment unique en son genre, avec une patte artistique ultra-soignée, y compris dans les menus ou pour masquer les différents temps de chargement. Certes, quelques passages montrent clairement le côté cross-génération du jeu (disponible également sur PS3), mais, malgré un léger manque de lisibilité les premiers temps, on s’habitue rapidement à toute cette interface visuelle archi-stylée et ce dynamisme permanent. Enfin, côté durée de vie, on est ici face à un pur J-RPG, puisque le jeu vous tiendra en haleine durant plus de 70 heures environ, avec cette irrépressible envie de recommencer le jeu encore et encore, pour tenter des choix différents et évoluer avec telle ou telle Persona. Du grand art, indiscutablement.

Notre avis concernant Persona 5

Avec son esthétique singulière, son côté flashy et son dynamisme à toute épreuve, Persona 5 est toujours à deux doigts de nous faire frôler la crise d’épilepsie, mais quel plaisir que de retrouver un J-RPG aussi authentique. Certes, l’ensemble n’est pas parfait, et on pestera un peu face à une maniabilité assez rigide, quelques Palaces un peu longuets ou une narration un peu trop présente, mais une fois le jeu lancé et les bases de mécaniques assimilées, il est très (très) difficile de décrocher, tant l’ensemble s’avère profond, stylé et bigrement inspiré. Quel kif !

Persona 5

9.5

Notre avis

9.5/10