Test Little Nightmares : cache-cache lugubre sur PS4

Les petits cauchemars venus du Nord

Proposé par Bandai-Namco, Little Nightmares est le tout premier projet « officiel » des scandinaves de chez Tarsier Studios. Un jeu atypique, misant sur les peurs enfantines et sur une immense partie de cache-cache assez lugubre, qui place le joueur dans la peau de la jeune et mystérieuse Six. Affublée de son ciré jaune et d’un briquet, cette dernière va devoir traverser l’Antre, un monde particulièrement inquiétant et au gigantisme parfois impressionnant, à la recherche d’un peu de lumière dans ce monde de ténèbres.

Dès les premières minutes de jeu, Little Nightmares impose son ambiance à la fois sombre, mystérieuse et prenante. Aucune indication à l’écran, aucune interface, le joueur se retrouve, à l’instar de l’héroïne Six, perdu dans ce monde inquiétant. Armé d’un simple briquet, le joueur va devoir apprendre à tirer profit de  l’environnement pour progresser, et éviter si possibles les différentes embûches en cours de route. Rapidement, Little Nightmares évoque le tandem Limbo/Inside, mais le jeu de Tarsier Studios intègre également une gestion de la profondeur, la possibilité de fouiller divers éléments, et nécessitera parfois quelques allers/retours, contrairement aux jeux signés Playdead.

Particulièrement sombre, Little Nightmares distille une ambiance à la fois inquiétante et passionnante, sans toutefois abuser du moindre jump scare. Chaque tableau est magnifiquement travaillé, avec certaines séquences basées sur la réflexion, d’autres davantage sur la contemplation, d’autres encore sur des sessions de course-poursuite haletantes, ou encore des parties de cache-cache stressantes lorsqu’il s’agit d’échapper aux étranges habitants de l’Antre, en se cachant par exemple sous une table ou dans une boite.

La mécanique de jeu est parfaitement travaillée, et Little Nightmares sait varier les plaisir assez souvent pour ne jamais installer une quelconque lassitude chez le joueur. Jamais compliquées, les différentes énigmes demandent généralement un peu d’observation et de logique pour être bouclées. Outre les jeux d’ombres et de lumières, Little Nightmares joue également de manière très sadique avec sa section sonore, là encore très travaillée, avec certains ennemis qui seront sensibles aux bruits émis par Six. Il faudra donc parfois savoir marcher en silence à quelques pas d’un ennemi pour traverser une pièce, avec ce que cela comporte de stress évidemment pour le joueur.

Esthétiquement, Little Nightmares impose une direction artistique très soignée, avec des environnement souvent cracra à souhaits, une gestion de la lumière impeccable et une mise en scène qui permet bien souvent d’admirer les gigantisme de certaines séquences. Les différents personnages croisés cultivent à la fois une forme de mystère et un design somme toute assez unique. La recette fonctionne parfaitement, avec un découpage du jeu en 5 (petits) niveaux, chacun offrant une expérience de jeu bien différente, pour un rythme certes assez posé, mais qui empêche de lâcher la manette, quitte à faire l’aventure d’une seule traite.

Une option qui sera hautement envisageable pour beaucoup de joueurs, puisque ce Little Nightmares ne nécessitera pas plus de 4 à 6 heures pour être bouclé. On l’a dit, niveau énigmes, on ne reste jamais bloqué très longtemps, et la clé se trouve bien souvent dans l’observation des décors, avec tantôt une planche à briser, un objet à jeter sur un bouton, un chemin planqué dans le haut de la salle…

Là où le joueur pourra rencontrer quelques soucis, c’est au niveau de la gestion des collisions, pas toujours exemplaire, ainsi qu’au niveau de la caméra, pas forcément optimale pour gérer un déplacement précis lorsque cette dernière s’éloigne pour accentuer l’effet de gigantisme. On pestera forcément face à certaines morts un peu bêtes, ou quelques scripts assez aléatoires, mais l’ensemble reste malgré tout très bien conçu, et les développeurs ont su mettre un terme à l’aventure avant que ne s’installe une quelconque lassitude ou même une trop grande répétition dans les actions.

Le thème de la (mal)bouffe est très présent dans Little Nightmares

Toutefois, si Little Nightmares tiendra en haleine le joueur de la première à la dernière seconde, il ne faut pas s’attendre à trouver la réponse aux nombreuses questions que soulève le jeu. En effet, les développeurs ont fait le choix d’entretenir le mystère sur la quasi-intégralité de l’aventure, et ceux qui aiment comprendre le fin mot de l’histoire par un twist final révélateur, et sans la moindre ambiguïté, resteront sans doute un peu sur leur faim (c’est le cas de le dire). Le jeu fait appel à l’imagination de chacun, qui est libre d’interpréter les différents évènements comme bon lui semble.

De notre côté, on aurait tout de même apprécié quelques éléments de réponse, mais cela n’entache pas trop l’expérience globale du jeu. A noter pour conclure que le jeu dispose d’une compatibilité poussée avec la PS4 Pro, avec un jeu plus fin, mais aussi une animation calée à 60 images/seconde sur la console Pro de Sony, contre 30 sur la PS4 classique.

Notre avis concernant Little Nightmares

Pas aussi effrayant qu’on pourrait le penser, Little Nightmares reste une expérience très réussie, avec un côté assez lugubre et inquiétant, et des phases de jeu très variées, mélangeant réflexion, logique, observation et courses-poursuites. Inspiré de la doublette Limbo/Inside, le jeu signé Tarsier Studios est toutefois un chouia moins bien calibré, mais propose néanmoins une aventure prenante de bout en bout, avec des séquences stressantes à souhaits et quelques très belles scènes visuelles et sonores. Dommage toutefois que les développeurs n’aient pas jugé utile d’éclairer davantage la lanterne du joueur en fin de partie, qui restera sur de (trop ?) nombreuses interrogations.

Test réalisé à partir d’une version disque éditeur de Little Nightmares, joué sur PS4 Pro.

Little Nightmares

8

Notre avis

8.0/10