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Critique express : The Nice Guys, du Shane Black pur jus !

Le pitch

Los Angeles. Les années 70. Deux détectives privés enquêtent sur le prétendu suicide d’une starlette. Malgré des méthodes pour le moins « originales », leurs investigations vont mettre à jour une conspiration impliquant des personnalités très haut placées…

Un scénariste de génie avant tout

D’un point de vue tout à fait personnel, l’apparition d’une nouvelle mouture estampillée « Shane Black » est toujours pour moi un événement marquant. Pourtant, on ne peut pas dire que le bonhomme ait une filmographie tellement fournie. Trois « petits » films seulement à son actif, mais trois pépites. Hormis « Iron man 3 » (que j’ai adoré bien que j’admette qu’il ait pu diviser), Black a surtout pondu en 2005 « Kiss kiss Bang Bang », une histoire de détectives privés sous forme de thriller bourré d’humour, doté d’un incroyable scénario à tiroirs, et avec un casting juste parfait… Quoi? Ça vous dit quelque chose? Pas étonnant : « the nice guys » reprend mot pour mot le même concept.

 

Un duo plus qu’atypique…

Avant d’être réalisateur, Shane Black est un scénariste. Et un bon. Il est de l’ancienne école. A son palmarès, les quatre « Arme fatale » (oui, je sais!), « Le dernier samaritain », « Last action hero »,… Il a aussi écrit le scénario des trois films qu’il a réalisés, ce qui donne à chacun de ses projets une touche unique et une saveur particulière. Et si vous avez aimé « Kiss kiss bang bang », sachez que devant « the nice guys », vous arrivez en terrain conquis. Car on y retrouve tous les ingrédients. Pratiquement à l’identique. On croirait même évoluer dans le même univers, voire la même ville (ce qui n’est pas le cas), au même moment (ce qui n’est pas le cas non plus puisqu’on est ici à la toute fin des années 60).

Il y a des moments dans la vie qu’on préfèrerait oublier…

Ryan Gosling assure le show !

Dans « Kiss kiss bang bang », on assistait aux mésaventures de Harry Lockart (incarné par un Robert Downey Jr en grande forme), petit voleur gauche et pas très courageux, qui se retrouvait embringué par un hasardeux concours de circonstances dans une sombre histoire de meurtres. Un duo terriblement accrocheur menait ce film tambour battant grâce à un Val Kilmer réincarné en détective privé gay tout à fait génial. Le tout saupoudré d’une BO à tomber, d’une intrigue sans failles et d’un casting secondaire parfait…

Et là, vous vous demandez sûrement pourquoi je m’étale sur « Kiss kiss bang bang » alors que vous êtes venu en apprendre sur « the nice guys ». Et bien la réponse est des plus simples : c’est blanc bonnet, bonnet blanc. « The nice guys » met en scène un buddy movie animé par un duo particulièrement savoureux, avec des comédiens (Gosling/Crowe) que l’on attendait d’ailleurs pas forcément dans ce type d’exercice. D’un côté, un Russel Crowe bad ass, brutal, presque abstinant et bedonnant (faut s’y faire, finie la silhouette Gladiator…), et de l’autre, un Ryan Gosling moustachu désopilant de conneries et de maladresses, à tel point qu’il en deviendrait touchant. Un excellent point pour le comédien dont l’usage par les studios avait tendance à l’avantager sur son physique de mannequin blondinet. Contrairement à « Drive », où l’acteur avait un petit côté désincarné et minimaliste, « The nice guys » lui permet d’affirmer sa spontanéité et un large panel d’émotions, ce qui, personnellement, m’a plutôt agréablement surpris.

Rassurez-vous : les belles pépées sont une fois encore au rendez-vous…

Le background « Sixties » apporte une valeur ajoutée certaine qui permet au film, entre autres choses, de se distinguer de la concurrence. Car le style est soigné et fort bien exploité. A commencer par la dégaine des deux héros, pourtant bien dans leurs baskets comme s’il avaient été faits pour ça. Mais le véritable point fort de ce long métrage réside dans ce que Shane Black sait faire de mieux : le scénario. Si, en milieu de parcours, vous commencez à avoir des noeuds au cerveau et à vous perdre, c’est normal : c’est l’effet Shane Black. Tout se délie à la conclusion, et de la meilleure manière qui soit.

Notre avis concernant The Nice Guys

Si vous aimez les thriller détendus du slip, les intrigues à tiroirs, les rebondissements multiples et les répliques cinglantes, ruez-vous sur « The nice guys » et profitez-en aussi pour vous mettre à jour (si ce n’est pas déjà fait) en regardant « Kiss kiss bang bang », les deux pépites de Shane Black à impérativement connaître pour ne pas mourir idiot ! A voir les yeux fermés…