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Notre critique de Ant-Man

Un contenu exponentiel…

Le 14 juillet dernier, débarquait dans nos salles un nouveau héros Marvel, issu de l’univers des Comics, répondant au pseudonyme pas franchement vendeur de Ant-man (comprenez « l’homme fourmi »). Cet opus appartenant au Marvel Cinematic Universe est le sixième et dernier épisode de la phase 2, qui fut initiée en 2013 avec « Iron man 3 ». A l’occasion de la sortie Blu ray d’Ant-Man, voici donc un petit avis à chaud pour celles et ceux qui hésiteraient encore à se jeter à l’eau…

Je ne vous l’apprends plus : le Marvel Cinematic Universe (MCU) est une véritable machine à fabriquer des blockbusters hollywoodiens. Depuis 2008 avec l’excellentissime premier volet de « Iron man », Marvel a pondu pas moins de douze films (excluant les cinq courts métrages venant compléter la saga). L’ensemble du MCU se concentre essentiellement sur les Avengers (Hulk, Thor et toute sa clique), en proposant des épisodes individuels de chacun des héros, mais également des films leur permettant d’œuvrer en équipe vers un objectif commun.

La phase 2 a néanmoins été l’occasion pour Marvel d’enrichir son univers, en proposant deux longs métrages relatant les aventures d’outsiders peu connus du grand public : « les Gardiens de la Galaxie » (que je vous recommande chaudement), et depuis cet été donc, « Ant man ». La phase 3, quant à elle, sera initiée début 2016 avec le troisième volet de l’homme à la bannière étoilée, sous le nom de « Captain America : civil war ».

Blu Ray Ant Man

L’histoire

Henri « Hank » Pym est un scientifique qui est parvenu à développer une particule (appelée à juste titre « particule Pym ») capable de faire varier la distance séparant les atomes, en augmentant au passage leur densité et leur force. Concrètement, le chercheur a trouvé le moyen de modifier à volonté la taille d’un objet et même d’un être vivant. Conscient du danger que représenterait une telle découverte, Pym décida de garder la formule secrète, et ce, malgré les demandes incessantes d’agences gouvernementales telles que le SHIELD, ou même Stark Industries.

Bien des années plus tard, le passé de Pym refait surface lorsque l’un de ses anciens assistants, Darren Cross, plus intéressé par le profit potentiel de cette invention que par des enjeux de sécurité, parvient à créer une armure de combat miniaturisée qui en est encore au stade expérimental. Apprenant cela, Hank Pym entreprend de dérober cette armure pour empêcher Cross de nuire. Pour cela, il jette son dévolu sur un certain Scott Lang pour endosser à sa place l’uniforme rétrécissant d’Ant man afin de dérober l’armure de Cross, le « Yellow jacket ».

Un accouchement dans la douleur,  et pourtant…

L’idée d’adapter au cinéma l’univers d’Ant Man remonte déjà à 2006 (2 ans avant le début de la phase 1), mais de par la nature casse-gueule du projet et les nombreuses péripéties de développement qu’il a subies, l’homme-fourmi a bien failli ne jamais voir le jour. Multiples réécritures de scénario, changements de réalisateur, de comédiens, modifications du script à plusieurs reprises… il aura fallu de la persévérance au studio pour qu’enfin le film débarque sur les écrans et surtout trouve sa place dans le MCU. Du coup, lorsque l’on découvre le résultat en sachant toutes les difficultés rencontrées, on ne peut qu’apprécier le travail fourni, notamment celui de Peyton Reed le réalisateur choisi in fine.

Ant Man 4

En effet, Ant man bénéficie d’un traitement assez différent des autres moutures Marvel, hormis pour les « Les Gardiens de la galaxie », dont il se rapproche nettement pour son ton décalé, voire même carrément détendu du slip, et sa BO tonitruante. Après une première partie davantage axée comédie, on entre dans le vif du sujet en découvrant tout le potentiel du héros miniature. Héros qu’on imaginait mal faire sa place entre Thor, Hulk et confrères.

Ant Man 3

Et pourtant, Ant man a plus d’un tour dans son sac, car en plus de rétrécir, il dispose d’une armée de fourmis, aux fonctions toutes différentes, qu’il a la capacité de commander comme un général commande ses troupes. Du point de vue de la mise en scène, ces fourmis représentent un formidable ressort narratif et apportent au héros une consistance intéressante et inédite. Visuellement, le résultat, bien entendu, est impressionnant, voire parfois carrément bluffant, entre les séquences où Ant man évolue à taille réduite, et celles où il chevauche Antoinette -attention, je parle bien d’un film d’action-, sa fidèle fourmi ailée.

Le divertissement et l’action sont omniprésents, à l’image de tous les films Marvel sortis jusqu’à présent. À ceci près que pour une fois, le film met davantage l’accent sur ses personnages principaux, proposant ainsi des enjeux dramatiques dignes d’intérêt, enjeux qui passent traditionnellement à la trappe dans les films du MCU.

Une intrigue bateau, mais plutôt accrocheuse

L’intrigue n’a en soi rien de bien transcendant, puisqu’elle souffre d’une structure narrative bien trop familière pour surprendre. Je ne m’étendrai pas sur les détails de cette dernière, histoire de ne pas pousser trop loin le spoil. En revanche, on appréciera la légèreté du ton, la mise en scène et la BO jazzy collant farouchement à l’ambiance générale, faisant d’ailleurs étrangement penser à un bon vieux « Ocean’s Eleven » des familles par son traitement. Car oui, on peut dire qu’Ant Man a l’aspect d’un blockbuster, les enjeux d’un blockbuster, les effets spéciaux d’un blockbuster,… mais il n’en est pas vraiment un. Pas de surenchère indécente, de réplique qui tue, ou de super boss de fin (en parlé de geek). Tout est dosé avec retenue sans pour autant renier ce qui fait le sel d’un film popcorn : l’amusement. D’autant que le montage est surprenant d’efficacité.

Ant Man 2

Un résultat final perfectible

Alors évidemment, tout n’est pas parfait. A commencer par les personnages, plutôt inégaux. Commençons par les bonnes nouvelles : Paul Rudd, qui interprète Scott Lang / Ant man, est un choix des plus judicieux. Le comédien trouve rapidement ses marques et assure plutôt bien le show. J’ai personnellement bien aimé le traitement donné à son écriture, puisqu’au départ, on se trouve bel et bien en face de l’anti-héros par excellence : l’ex-taulard qui tente de recoller les morceaux avec sa petite fille, a des fréquentations douteuses, un boulot de loser chez un marchand de glaces, et fait preuve d’une couardise de compétition à en faire pâlir Scooby-Doo. Michael Douglas, revenu d’entre les morts, est assurément le second point fort du casting. Assurant le rôle de Hank Pym, le comédien de 71 printemps transpire la classe, surtout lorsqu’il distribue quelques bourre-pifs bien placés!

En revanche, on regrettera le traitement d’autres personnages venant assombrir le tableau. Je pense notamment à celui de Darren Cross, alias Yellow jacket, le bad guy du film, dont le charisme et la présence à l’écran frôlent le zéro absolu. A l’opposé, le charisme du personnage joué par Mickael Peña (vu dans « End of watch », « Shooter – tireur d’élite » ou plus récemment « Seul sur Mars ») déborde de l’écran. Il en fait mille fois trop dans le rôle du gentil truand un peu noeunoeud. Et son comique de répétition alourdit inutilement le film. Même constat pour certains personnages secondaires, comme le flic / beau-père de la fille de Scott, qui revient souvent à l’écran sans pourtant avoir la moindre utilité dans l’intrigue, si ce n’est faire passer les Policiers de San Francisco pour les rois des baltringues.

Ant Man 1

D’un point de vue plus général, le film souffre également de quelques défauts notables, comme la sous-exploitation du Yellow jacket (l’armure de combat), une narration accrocheuse dans sa forme, mais désespérément prévisible, ou encore un manque de liens avec le reste de la phase 2 dont Ant man fait pourtant partie intégrante (et ce n’est pas la toute petite séquence post générique qui suffira à corriger le tir). Ainsi, on a la désagréable impression que le héros arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, ce qui laisse à penser qu’il n’a peut-être pas sa place comme dernier film de la phase 2…

Notre avis concernant Ant-Man

Ant-man, c’est un petit peu les gardiens de la galaxie, en un peu moins drôle et beaucoup moins épique certes. Comme pour tous les films ayant eu des difficultés de développement, il reste évidemment quelques séquelles çà et là. Humour inégal, scénario prévisible, quelques personnages bâclés, voire ignorés,…